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« Mon intention était de susciter un débat. Je ne comprends pas que quelqu’un comme Donsharp de Batoro veuille me nuire en s’attaquant à ma vie privée », Tibiafouba Madiega, journaliste culturel

madiegaSuite à une publication faite sur sa page Facebook le 15 mai dernier et relative au « marasme » du showbiz burkinabè, Tibiafouba Madiega, journaliste culturel, s’est vu remonter les bretelles par de nombreux internautes, notamment l’artiste musicien Donsharp de Batoro. Radars Info Burkina (RIB) a approché l’homme de média pour comprendre les raisons de cette publication qui, visiblement, n’a pas du tout été du goût de certains acteurs du showbiz.

Radars infos Burkina : Quelle était votre intention en faisant un poste sur la « léthargie » du showbiz burkinabè ?

Tibiafouba Madiega (TM) : Je suis le directeur de publication du magazine Africa Stars et à ce titre, je participe au rayonnement de la culture du Burkina Faso depuis 2012. En plus, je suis l’administrateur de ma page Facebook. Ce n'est pas la première fois que je pose des débats qui peuvent susciter des réactions pour la promotion de la musique burkinabè.

Mon intention était de susciter un débat. Pourquoi le showbiz burkinabè ne décolle pas? En effet, j'ai eu la chance de voyager à l’international à plusieurs reprises. Et j'ai constaté qu'ici au Burkina Faso, le showbiz a du mal à décoller. Par exemple nous avons plus de 4 500 artistes déclarés au Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA), et parmi eux c’est 5 seulement qu'on connaît. Pourquoi ça ne décolle pas ? J'ai posé la question afin qu’on cherche  à savoir : Est-ce la faute des artistes eux-mêmes ? Est-ce la faute du gouvernement? Est-ce la faute des managers? Est-ce la faute des journalistes culturels? Donc j'ai interpellé tout le monde en même temps sans incriminer aucun acteur de la culture burkinabè.

Radars info Burkina : Quelle explication avez-vous à donner sur la vive réaction des internautes, notamment celle de l’artiste Donsharp de Batoro à ce sujet ?

TM : Ce n'est pas la première fois que je lance ce genre de débat sur ma page Facebook. Pourquoi c'est maintenant que ça suscite de telles réactions sur la toile ? Pour moi, il s’agit d’un règlement de comptes. Je ne peux pas comprendre que quelqu'un comme Donsharp de Batoro capture mon post pour en faire une publication sur sa page Facebook et qu’il mette entre guillemets « Journaliste culturel de l'année au FAMA 2019 ». En guise de commentaire sur sa publication, j'ai vu que Papus Zongo, manager, a écrit ceci : « Je vois des guillemets. » Et Donsharp lui répond : « Bien vu. » Dans une autre publication, il dit que je passe mon temps à prendre des photos avec des femmes de teint clair. Et il ajoute que si je ne réponds pas à ses questions, il va écrire à Youssef Ouédraogo, journaliste culturel, pour qu'on retire mon FAMA 2019. Je suis un professionnel, j'ai posé le débat sur ma page Facebook, et le bon sens aurait voulu qu'il vienne en commentaire de mon post pour donner son point de vue. Il y a beaucoup de gens qui ont apporté leur contribution au débat en commentaires. Pourquoi  Donsharp a alors choisi de capturer ce que j'ai publié sur ma page Facebook pour le plaquer sur son mur, allant jusqu'à entrer dans ma vie privée ? Quelque part, l'intention de nuire est manifeste. Je comprends qu'entre lui et moi, c'est un problème personnel.

Radars infos Burkina : Quel peut être le problème ?

TM : Donsharp avait été nominé dans la catégorie « meilleur spectacle de l'année » au Faso Music Awards (FAMA) 2019 avec Abdoulaye Diallo, promoteur du Festival Jazz à Ouaga. C'est suite à une publication de Youssef Ouédraogo sur les nominés que je suis allé en commentaire pour donner Abdoulaye Diallo comme favori. C'est là que Donsharp de Batoro a capturé mon commentaire qu’il m'a envoyé inbox pour dire que c'est mon point de vue. Donc pour lui, je n'ai pas le droit de choisir un lauréat dans la catégorie en question. Entre Abdoulaye Diallo, avec tous les grands événements qu'il organise, et lui Donsharp de Batoro qui organise un concert au CENASA, je me dis quand même que ce n'est pas à comparer. J'ai compris que c'est un réseau, il est manipulé par Papus Zongo, c'est un même clan. Vous vous rappelez la dernière fois où j'étais aux Etats-Unis, et Papus Zongo devait venir avec l’artiste Floby. Malheureusement Floby n'a pas eu le visa. Plus tôt, lorsque j'avais su leur démarche pour obtenir le visa, par fraternité, j'ai appelé Papus Zongo pour lui dire que sa procédure ne convenait pas au type de visa qu'il demandait. Mon intention était de le sensibiliser parce que les Etats-Unis, c'est un pays de lois. J'étais de bonne foi ; malheureusement il m'a pris pour un enquêteur. Finalement ça n'a pas marché. Et j'avais écrit sur cette histoire. Donc c'est un réseau qui veut m'attaquer. Le samedi, Papus Zongo, dans son émission sur une chaîne de télévision, a évoqué ce sujet entre amis. Certains m'ont défendu mais j’ai aussi été attaqué par d'autres personnes comme Hervé Honla, journaliste culturel. Est-ce du sérieux d'inviter un clan sans inviter l'auteur même du débat? C'est une campagne de dénigrement contre ma personne soit par jalousie soit par horreur de la critique. Je ne suis pas quelqu'un qu'on peut manipuler avec un 10 000 FCFA. C'est un milieu d'hypocrites où les gens évoluent en fonction de leurs intérêts.

Radars infos Burkina : Il existe en apparence des confusions dans les missions du journaliste culturel, que peut-on alors retenir à ce sujet ?

 TM : Le showbiz, c'est du business. Le journaliste culturel a pour rôle d'accompagner la promotion culturelle, tout comme il a pour rôle de critiquer les œuvres artistiques et culturelles. Le Burkina Faso est le seul pays au monde où on pense que les journalistes culturels doivent être des nécessiteux. Je ne peux quand même pas comprendre qu'un artiste musicien qui n'a jamais presté gratuitement à un événement vienne demander qu'on fasse gratuitement sa promotion musicale ou la couverture médiatique de sa conférence de presse !  Les gens ne sont pas prêts à payer la facture pour la promotion de leurs œuvres musicales. La preuve, où en est L'Obs Dim actuellement (un hebdomadaire du journal L'Observateur Paalga qui était consacré au showbiz Ndlr) ? Le journal ne peut pas passer tout son temps à aider gratuitement les gens ! Le showbiz est un milieu où on veut utiliser les journalistes culturels comme des lèche-bottes. Le constat est que tous nos devanciers ont compris vite et ont quitté le milieu. Je peux citer à ce titre Aubin Guébré, Youssef Ouédraogo, Beker Ouédraogo, etc. Moi, je veux que ça change. En matière de showbiz national, il faut être dans l’écurie d’un certain nombre de managers. Dans le cas contraire, ils vont tout faire pour te glisser des peaux de banane sous les pieds.

Propos recueillis par Aly Tinto (Stagiaire)