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smence unePour faire face au changement climatique qui est une dure réalité, des mesures agricoles telles les semences améliorées ont été adoptées pour booster les productions et accroître les rendements. Si cette alternative est applaudie par certains qui y voient un moyen de réaliser l’autosuffisance alimentaire, d’autres semblent sceptiques sur la question.

« Les semences améliorées sont la réponse à plusieurs de nos préoccupations», lance Moussa Traoré, un producteur de céréales du Kénédougou, quand nous lui demandons ce qu’il pense desdites semences. Pour lui, elles sont plus résistantes à la sécheresse et aux attaques des nuisibles, outre le fait qu’elles assurent l'augmentation des rendements. « Vous l’aurez sans doute remarqué, les temps de pluie ont vraiment diminué ces dernières années. Avec les semences paysannes, c’est difficile. Par contre il y a des semences améliorées de 70 - 90 jours qui s’adaptent bien à notre climat », souligne-t-il.

M. Ouédraogo, agronome, explique : « Une semence est dite améliorée lorsqu’au moins une des caractéristiques de sa variété présente des performances supérieures à celles des variétés traditionnelles. Lorsqu’on élève le potentiel génétique de productivité de certaines plantes, elles ont une bonne adaptabilité aux zones agroclimatiques». Pourtant, certains défenseurs des semences paysannes n’accordent aucun crédit à ces nouvelles variétés de céréales qui sont sur le marché et dans les champs.

« Les semences améliorées sont un moindre mal, même si nous ne sommes pas totalement d’accord avec cela parce que quoi qu’on dise, les semences améliorées nécessitent l’usage de pesticides et d’herbicides », dénonce Ali Tapsoba, porte-parole du Collectif citoyen pour l’agroécologie (CCAE).

Selon ledit Collectif, les semences améliorées, dont beaucoup font l’éloge, présentent tout de même des limites à plusieurs niveaux. Par exemple, elles ont une durée de vie limitée. « Si vous vous renseignez avec un producteur, il vous dira que quand il paie de la semence améliorée, au départ il a un bon rendement, mais lorsqu’on arrive à la génération deux, trois ou quatre, le taux de  reproduction de cette même semence diminue. A un moment donné, il faut que le producteur retourne encore payer de nouvelles semences améliorées s’il veut avoir de bonnes récoltes. smence 2Cela crée un facteur de dépendance entre le producteur et la recherche, et aussi les producteurs semenciers qui sont devenus pratiquement des commerçants parce qu’ils les vendent », souligne Ali Tapsoba.

C’est tout le contraire de la semence paysanne, qui est sélectionnée par le paysan pendant plusieurs années et est conservée dans la même famille. En outre, elle ne diminue pas en qualité de production, de l’avis des membres du CCAE.

«Suite à nos enquêtes, nous avons aussi remarqué qu’après l’amélioration variétale pour trouver la solution à un problème, sur le plan nutritionnel le maïs amélioré ne peut pas avoir la même qualité nutritionnelle que la variété paysanne. C’est  le cas de certaines variétés améliorées de maïs : quand on les utilise pour  préparer le tô, le lendemain cela devient de la bouillie », indique le porte-parole.

Les semences améliorées semblent faire le bonheur de certains producteurs, même si tous ne partagent pas cet avis.  Dans cette quête permanente de l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso, cette mesure pourrait bien être une solution.

Edwige Sanou