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pesti unePendant la saison pluvieuse, nombreux sont les producteurs agricoles qui, pour une bonne saison agricole, font usage des herbicides afin de neutraliser les mauvaises herbes. Cependant, l’usage de ces pesticides n’est pas sans impact sur le sol et par ricochet sur la production.

Selon Djibril Yonli, chercheur à l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA), traiter les mauvaises herbes est très difficile pour le producteur. Avant les semis, il peut appliquer un nettoyage, au cours du développement de la culture il peut encore utiliser un désherbage sélectif. Pour lui, plusieurs mesures sont à respecter avant l’usage des herbicides. Il faut d’abord savoir quelle est leur rentabilité, afin d’éviter d'attendre de constater des herbes dans le champ pour aller payer les herbicides et venir les appliquer. En ce qui concerne le cas de certaines espèces d’herbes, elles demandent seulement trois sarclages pour que le problème soit résolu. Mais force est de constater que les producteurs, de nos jours, ont perdu l’habitude de faire les trois sarclages, chose qui pouvait pourtant résoudre ce problème sans que les herbicides n’interviennent.

Car ces dernières années, constate-t-il, y a eu un changement de comportements vis-à-vis de l’itinéraire technique recommandé.

A ce sujet, Modeste Somé, agriculteur à Dissin, indique que les herbicides leur rendent d’énormes services. En neutralisant les mauvaises herbes d’un champ, l’effet de ces produits leur permet de cultiver dans d’autres champs.

Pour la question d’adaptation des herbicides au sol burkinabè, Dr Yonli indique que l’utilisation de ces herbicides doit dépendre du type de sol. Si l’on prend le sol majoritairement constitué de sable et de gravillon, le lessivage et l‘infiltration sont plus rapides que sur celui argileux. Dans ce cas, on doit diminuer la dose d’application, comparativement au sol argileux.

Pour cela, selon le chercheur, il est conseillé d’utiliser des herbicides homologués qui ont fait l’objet d’études, non seulement sur le plan de l’efficacité sur les mauvaises herbes, mais aussi de leur toxicité, qui a été étudiée et est maîtrisable. Par contre, les herbicides non homologués n’ayant pas fait l’objet d’études ne le sont pas et l’on ne maîtrise pas la dose d’usage. L’herbicide homologué comporte toutes les indications et une notice d’utilisation l’accompagne ; c’est une sorte de guide pour les producteurs.

pesti 2Selon l’agriculteur Patrice Méda, « pour l’usage de ces herbicides, chacun fait comme bon lui semble en termes de dosage, du moment et comment les utiliser sur le terrain qui s'y adapte. Depuis une dizaine d’années, je travaille avec et j’y trouve mon compte ».

Pour ce qui est de l’usage de ces herbicides, Djibril Yonli déclare qu’il ne doit pas être automatique, car les producteurs doivent apprendre à composer avec les mauvaises herbes. Pour lui,  faut sensibiliser les producteurs à l’utilité de ces mauvaises herbes car dans la nature chaque maillon a un rôle écologique à jouer. Souvent leur présence est nécessaire pour une bonne production et pour cela, les producteurs doivent chercher à composer avec cette catégorie de mauvaises herbes. Ensuite, il faut les sensibiliser aux techniques d’utilisation parce que la plupart des producteurs n’ont pas suivi de formation si bien qu’il y a souvent un problème de dosage et de respect des conditions d’utilisation de ces herbicides.

A en croire l’environnementaliste, les producteurs doivent savoir que même en voulant réduire la pénibilité des travaux, il faut considérer et respecter la chaîne de production dans laquelle entrent en ligne de compte le sol, les micro-organismes qui y sont, y compris les mauvaises herbes, les insectes car chaque élément a un rôle particulier à jouer.   Pour lui, quand on prend l’exemple de l’agriculture européenne, il arrive que les agriculteurs fassent appel à des apiculteurs pour qu’ils viennent installer leurs ruches dans les champs. Ce qui veut dire aussi que les insectes et les mauvaises herbes doivent jouer leur rôle dans l’écosystème afin que tout marche bien.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné