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35145200 1662672773850543 3962617972106723328 n1Certaines toilettes des structures  publiques de Ouagadougou souffrent d’insalubrité. L’hygiène de ces lieux laisse à désirer. Ils empestent l’urine et d’autres odeurs nauséabondes. Manque de propreté, absence de papier-toilette, de robinets fonctionnels, de savon, d’essuie-mains, de poubelles font de ces sanitaires des nids de microbes. Pourtant, l’accès aux toilettes n’est pas une simple envie ou un luxe : il répond à un besoin primaire. Malheureusement, aller aux toilettes reste souvent un véritable calvaire pour les agents des services publics.

 

 

Il est difficile de passer une journée entière sans ressentir le besoin de se soulager. Cependant, nombreuses sont ces structures publiques qui ne disposent pas de toilettes adéquates répondant aux normes et aux besoins selon les sexes pour les agents alors que leur rendement au travail est lié à la satisfaction des conditions ergonomiques.

Comme l’a souligné l’ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Ban KI-MOON, lors de la journée mondiale des toilettes en 2016, « les toilettes jouent un rôle crucial dans la création d’une économie vigoureuse. L’absence de toilettes sur le lieu de travail et dans les habitations a de graves conséquences, notamment des problèmes de santé entraînant l’absentéisme, une baisse de concentration, l’épuisement et une perte de productivité. Environ 17 % de tous les décès en milieu professionnel sont dus à une maladie transmise sur le lieu de travail ».

Face à cette situation, il y a les courageux, ceux qui osent s’aventurer dans ces nids à microbes, et ceux qui mendient des toilettes dans les services voisins afin de se soulager. «  Nos toilettes dans les lieux de service sont très insalubres. Un jour, j’étais obligé de me référer au service voisin pour me soulager et c’était vraiment désagréable », nous confie Romain BOUDA, un agent d’un service public.

« Ça sent dans les couloirs des bureaux »

Tous sont coupables de cette insalubrité des toilettes. De l’agent au responsable en  passant par les structures chargées de l’entretien de ces lieux. Pour Gildas KABORE, agent au Ministère des finances, « les toilettes des services publics ont de sérieux problèmes. Il ya la mauvaise qualité des équipements qui tombent facilement en panne. En plus, ces équipements sont modernes et beaucoup ne connaissent pas leur mode de fonctionnement. Résultats, ils utilisent mal, ça tombe en panne et une fois en panne, les gens l’utilisent sans évacuation. Ça sent dans les couloirs des bureaux et c’est bouché parfois du fait que l’on jette des matières solides ». Pour lui, l’entretien n’est pas au rendez-vous car les services chargés du nettoyage ne font pas toujours correctement le travail, notamment la désinfestation régulière des toilettes, a-t-il ajouté.ok

Pour pallier à ce problème, Romain BOUDA suggère aux agents de créer au sein des services des mutuelles ou des structures chargées du suivi de la salubrité des locaux et de la sensibilisation des exploitants pour ainsi réglementer et dénoncer les éventuels manquements.

En outre, les services publics doivent mettre à la disposition des agents des toilettes en nombre suffisant répondant aux normes hygiéniques.

Le Plan national de développement économique et social (PNDES) dont l’objectif stratégique 2.5 de l’axe 2 prône l’amélioration du cadre de vie, de l'accès à l'eau, à l'assainissement et aux services énergétiques de qualité, démontre que des efforts seront fournis dans cette perspective. Seulement, le chemin à parcourir reste encore long. En effet, la question de l’assainissement suscite un intérêt et une adhésion croissante de la part du gouvernement. Mais on constate encore une certaine difficulté à traduire ces bonnes intentions dans la mise en œuvre des projets.

Cependant, investir dans des toilettes de bonne qualité sur les lieux de travail de façon à ce que toutes les composantes aient des installations propres et séparées afin de conserver leur dignité et de bénéficier de bonnes conditions d’hygiène s’avère impérative pour que le pays soit à l’image de ce que prône fièrement le Premier ministre Paul Kaba Thieba lorsqu’il affirme que le « Burkina is back ».

 

Judith TCHIMADI