Pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel, les agents du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme sont en formation les 6, 7 et 8 novembre 2019 à Ouagadougou. Trois jours durant, les participants seront outillés en matière d’élaboration des plans de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et en techniques de mise en valeur de celui-ci dans les différentes communautés et institutions.
Avec le brassage culturel et le développement des technologies de l’information et de la communication, la survie de plusieurs pratiques culturelles est menacée. Pour y remédier, le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé un atelier. Selon le secrétaire général dudit ministère, le Dr Lassina Simporé, cette formation vise à renforcer les capacités des agents afin qu’ils puissent développer des initiatives pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel d’une part, et d’autre part pour sa mise en valeur au sein des communautés et des institutions muséales. Selon lui, la convention de 2003 de l’UNESCO a identifié cinq domaines du patrimoine culturel immatériel. Ce sont : les traditions et expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rites et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers et enfin les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel. Lassina Simporé, tout en faisant mention du fait que les pratiques et expressions culturelles liées au balafon des communautés sénoufo du Mali, du Burkina et de la Côte d’Ivoire ont été inscrites sur la liste représentative, indique que le risque qu'elles disparaissent est grand. « Si des actions ne sont pas entreprises pour assurer une meilleure sauvegarde des éléments du patrimoine culturel immatériel, leur viabilité s’en trouvera compromise », a averti l'historien. Car, dit-il, le changement de comportement dans les relations humaines, la disparition des gardiens des traditions et des pratiques traditionnelles, la dégradation et le non-respect des lieux de culte traditionnel et surtout la rupture de la chaîne de transmission de savoirs et de savoir-faire en sont les causes. Pour y remédier, il estime que cette formation organisée sous l’égide de la Direction générale du patrimoine culturel immatériel est une réponse pertinente à ce phénomène. Selon lui, elle permettra aux participants d’élaborer des plans de sauvegarde adaptés aux menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel immatériel.
Pour le formateur, par ailleurs chargé de mission au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme et facilitateur de l’UNESCO pour la convention de 2003, Sidi Traoré, les participants, au sortir de cette formation, seront outillés pour encadrer les communautés non seulement dans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel comme leur langue, les pratiques culturelles mais aussi dans leur promotion. Selon lui, la mise en valeur et surtout la promotion de ces valeurs sûres de la culture peuvent contribuer à booster le développement de ces communautés.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné