Trois membres du gouvernement ont tenu une conférence de presse ce lundi 11 avril 2022 à Ouagadougou. Il s’agit des ministres Lionel Bilgo, porte-parole du gouvernement, d’Abdoulaye Tall du Commerce et de Barthélemy Kéré de la Justice. La flambée des prix des produits de première nécessité et les actes de vandalisme survenus à Béguédo ont été les grands points à l’ordre du jour.
Le ministre du Développement industriel, du Commerce, de l'Artisanat et des Petites et moyennes entreprises, Abdoulaye Tall, a rappelé les raisons de la flambée des prix des produits de grande consommation. Il s’agit principalement de la mauvaise pluviométrie de la saison dernière et de l’abandon des terres cultivables dû à l’insécurité, en ce qui concerne les céréales. Il a également rappelé l’interdiction d’exportation des céréales et de la farine toujours en vigueur et annoncé l’ouverture de boutiques témoins ainsi que l’approvisionnement de la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS).
Concernant les produits importés, il s’agit des hydrocarbures et de la farine de blé qui sert à la production du pain. Selon le ministre Abdoulaye Tall, la Russie exporte 15% du pétrole de la planète et étant donné que ce pays ne peut plus exporter son pétrole, cela affecte les pays africains, dont le Burkina Faso, en termes de disponibilité et de prix. Même chose pour le blé ou la farine, dont 30% sont produits par l’Ukraine et la Russie. Pour le moment, il n’est pas question d’augmentation des prix du carburant, mais les différents acteurs sont en réflexion pour évaluer les possibilités.
« Ça ne veut pas dire qu’on veut augmenter le prix, ça veut dire qu’on va réunir l’ensemble des acteurs ; chacun va venir avec ses contraintes, on va les mettre au milieu, voir où se trouve l’intérêt général et aviser (…). On estime que le peuple burkinabè fait face déjà à d’énormes défis et qu’une augmentation viendrait exacerber la situation. Sachant que le produit phare pour le transport est le carburant, si son prix augmente il y aura très probablement une répercussion sur les prix des produits, qui ne sont déjà pas très bas », a déclaré le ministre Abdoulaye Tall, qui affirme par ailleurs que le Burkina Faso est l’un des pays de la CEDEAO dont le prix des hydrocarbures est bas.
D’autres produits sont également concernés par la disponibilité et la hausse des prix. Il s’agit, entre autres, des huiles alimentaires, du sucre et des intrants agricoles.
Le ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des relations avec les institutions, garde des Sceaux, Barthélemy Kéré, a quant à lui fait savoir que son département rencontre des difficultés du fait des attaques terroristes. Ce qui amène à la délocalisation temporaire de certaines juridictions, notamment celles de Dori, Nouna, Djibo, Tougan, Bogandé et Diapaga. S’agissant de l’affaire d’actes de vandalisme à Béguédo, le dossier suit son cours, selon le ministre Kéré. « Concernant la situation à Béguédo qui a entraîné des actes de vandalisme, une trentaine de personnes ont été interpellées. Le tribunal de Tenkodogo a placé 23 personnes sous mandat de dépôt et 9 personnes ont été libérées après leur audition. Pour les personnes en fuite, des avis de recherche sont en cours et la population est invitée à coopérer. La première audience des personnes déférées se tiendra le 20 avril 2022 », a-t-il déclaré.
Concernant le verdict du procès Thomas Sankara, Barthélemy Kéré a dit qu’il faut que le procès prenne fin avant que le gouvernement puisse réagir, surtout sur les mandats d’arrêt émis contre les accusés absents.
A cette conférence de presse, les membres du gouvernement ont invité les Burkinabè à privilégier la production, la transformation et la consommation locales afin que le pays puisse amorcer son indépendance en termes de produits alimentaires.
Barthélémy Paul Tindano