Festival Ciné droit libre : Michel Kafando coparraine la 15e édition

librC’est l’un des rendez-vous cinématographiques au Burkina qui réunit des réalisateurs de films engagés à travers l’Afrique en vue de la projection et de la diffusion de leurs productions. Ce cadre a été créé en 2005, après « le refus des autorités d’alors » de diffuser « Bori bana » au FESPACO, un film d’hommage au journaliste Norbert Zongo, assassiné en 1998. Depuis, chaque année le festival Ciné droit libre se tient dans la capitale du cinéma africain. Le samedi 30 novembre, ses coordonnateurs étaient face à la presse pour décliner les grandes articulations de cette 15e édition.

Du 7 au 14 décembre  prochain, les activités de la 15e édition du festival Ciné droit libre  se tiendront dans la ville de Ouagadougou. Le thème choisi pour 2019, c’est-à-dire à la veille de 2020, qui est une année électorale dans la plupart des pays africains, est « Pourquoi la démocratie ? » Pour Abdoulaye Diallo, l’un des coordonnateurs dudit festival, ce thème est plus que d’actualité et revêt une envergure mondiale.

Le monde entier vit dans l’agitation, dit-il. De la Chine au Liban en passant par l’Irak, des populations manifestent dans les rues contre leurs gouvernants. Ces manifestations n’épargnent aucun pays, pas même les nations qualifiées de grandes démocraties telles que la France, soumise par exemple aux revendications des « gilets jaunes », et les USA, où un Twitte de Donald Trump suffit à emballer l’actualité mondiale. Un constat, selon Abdoulaye Diallo et Luc Damiba, qui relance le débat sur la nécessité de la démocratie, surtout pour les pays africains.

 A l’occasion du festival Ciné droit libre, ce sont de nombreuses grandes figures politiques, cinématographiques et artistiques qui sont attendues dans la capitale burkinabè. D’ailleurs cette édition est conjointement parrainée par l’ancien président Michel Kafando et l’intellectuel congolais et compagnon du savant Cheick Anta Diop, Théophile Obenga. La réalisatrice burkinabè Aïcha Boro, le rappeur sénégalais Didier Awadi, les « Zouglouman »  ivoiriens Yodé et Siro  ou encore les Burkinabè Maria Bissongo et Malika La slamazone ainsi que de nombreux autres acteurs de la culture africaines sont également attendus.

Ces activités se dérouleront, selon les organisateurs, sur plusieurs sites. Elles  débuteront le 7 décembre à l’espace culturel Gambidi puis seront délocalisées à l’université Joseph Ki-Zerbo à l’occasion de la finale du concours d’art oratoire dénommé « 10 minutes pour convaincre » ainsi que pour des panels. En raison des travaux sur l’avenue des Tensoaba (la voie de la circulaire) qui touchent l’espace de Bogodo, le village du festival sera délocalisé sur le terrain omnisports situé à côté du lycée Newton, vers l’échangeur de l’Est.

Interrogé sur l’hommage qui sera rendu à Norbert Zongo en cette 21e année de son assassinat, Abdoulaye Diallo répond que le choix du mois de décembre pour l’organisation de ce festival n’est pas anodin. A l’en croire, c’est une façon pour le festival Ciné droit libre de rendre hommage au défunt journaliste d’investigation. En ce qui concerne l’extradition de François Compaoré vers le Burkina, poursuit-il, la justice française a déjà fait sa part du travail, il ne reste qu’à l’État français de jouer son rôle. 

Péma Néya