Fermeture des frontières du Nigeria à son voisin béninois : La conséquence sur les commerces burkinabè

rou 2Depuis le mois d’août passé, le Nigeria a procédé à la fermeture partielle de sa frontière avec son voisin de l'Ouest, le Bénin. Comme raison principale, c’est empêcher la circulation entre les deux pays des produits de contrebande qui inondent chaque jour le marché nigérian. Cette mesure, si elle cible principalement le Bénin, se ressent dans les autres pays de la sous-région tels que le Burkina Faso. Des marchandises de certains opérateurs économiques se retrouvent bloquées dans ce pays à cause de cette fermeture. Pour certains observateurs, les inquiétudes commencent à surgir quant à une extension de ses conséquences à toute l’Afrique de l’Ouest, dont le Nigeria est le principal poumon économique.

Selon l’Union des chauffeurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (UCRAO), environ 500 camions sont restés bloqués à la frontière bénino-nigériane de Sèmè-Kraké. Le comble est que certains de ces  véhicules transportent des tonnes de denrées périssables; une situation qui va engendrer d'énormes pertes pour leurs propriétaires. Pour Boureima Ouédraogo, opérateur économique, cette situation venue de la fermeture de cette frontière a bloqué une importante partie de ses marchandises au Nigeria. Cette situation se justifierait par le fait qu’il y aurait des produits de contrebande qui proviendraient du Bénin voisin pour inonder le marché Nigérian. Alors, la fermeture de cette frontière aurait pour objectif d’encourager la production et la consommation à l’interne de certaines denrées alimentaires tel le riz.

Le problème pour lui, c’est la situation tendue entre lui et certains de ces clients qui ne comprennent pas la situation.  De l’avis d’Hugues Somda, garagiste, il y a eu une augmentation de prix de certaines pièces détachées, et cela découle selon lui de cette fermeture de cette frontière.

Pour Ibrahim Rabo, président de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB), même si ce corridor est peu pratiqué par les chauffeurs routiers du Burkina Faso, sa fermeture a forcément un impact sur certaines activités commerciales. Mais selon les informations qu’il a obtenues par le biais de l’Union des chauffeurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (UCRAO), dont il est le président, il y a des négociations en cours entre les syndicats et entre les deux gouvernements pour une sortie très prochaine de cette situation.  D’aucuns estiment que la fermeture de cette frontière pèse beaucoup sur l’économie des pays de la sous-région africaine. 

De notre point de vue, à l’heure où l’on parle d'unité africaine et surtout de la création d’une nouvelle monnaie, le Nigeria pouvait économie de cette mesure qui semble aller à contre-courant des aspirations des pays et peuples africains.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné