La coalition syndicale a lancé un mot d’ordre de grève allant du 16 mars au 20 mars 2020 avec service minimum dans certains secteurs sensibles comme la santé. Pour comprendre en quoi consiste le service minimum au Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado-Ouédraogo, Radars Info Burkina a rencontré des responsables du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du CHU-Yalgado Ouédraogo.
Le soleil est au zénith quand nous arrivons au CHU-Yalgado-Ouédraogo. A la devanture dudit centre hospitalo-universitaire, on aperçoit beaucoup de visiteurs en file indienne. A l’intérieur, il y a de l’ambiance au service des urgences. A la maternité, sont assises, silencieuses, plusieurs femmes en attente de soins. Des hommes en blouse blanche défilent entre les différents bâtiments.
Dr Souleymane Sawadogo est secrétaire à la presse et à la formation syndicale du SYNTSHA. Selon lui, le service minimum consiste à prendre en charge les patients qui arrivent dans les hôpitaux. «Aux urgences, il y a continuité des soins 24h/24. Les urgences peuvent être obstétricales, pédiatriques, chirurgicales, médicales ou maternelles. Généralement, quand le SYNTHSA va en grève, le service de dialyse en est exempté. Et cette fois, c’est encore le cas », a-t-il précisé.
Modeste Méda est secrétaire général adjoint du SYNTSHA CHU-Yalgado-Ouédraogo. Nous l’avons croisé à sa sortie du service des urgences. Il est à l’hôpital pour faire le point du suivi de la grève. « Nous avons constaté l’effectivité du service minimum aux urgences. Il y a des services où nous avons constaté l’absence du service minimum. Mais à notre niveau, nous faisons tout pour que le personnel puisse venir assurer le service minimum », a expliqué, M. Méda.
Cependant, il a fait remarquer ceci : « Aujourd’hui (Ndlr : 17 mars 2020) au niveau des urgences médicales, nous avons remarqué qu’en plus de notre personnel, il y avait des infirmiers militaires envoyés par la direction pour assurer le service minimum. C'est pourquoi nous avons dit à notre personnel présent de quitter les lieux. En effet, si la direction est capable d‘organiser son propre service minimum, nous préférons nous désengager. »
Dr Souleymane Sawadogo, lui, dit avoir appris « avec regret l’information faisant état de coupures préventives de salaire. Nous condamnons cela parce que ça ne respecte pas la loi. Couper le salaire de quelqu’un parce qu’il a l’intention d’aller en grève, c’est purement et simplement une répression du gouvernement contre les travailleurs. Mais cela pourrait avoir pour conséquence la radicalisation du mouvement ».
Aly Tinto