Coronavirus : Impact de la fermeture des salles de cinéma et des boîtes de nuit

cin uneUne semaine après la décision du gouvernement de fermer les salles de cinéma et les boîtes de nuit pour raison de Covid-19, le constat dans la capitale est palpable. Les salles de cinéma sont fermées, il n’y a pas d’affiches sur les tableaux des programmes. Les boîtes de nuit sont également fermées et les commerces qui s’étaient développés autour de ces activités souffrent le martyre.

Le président des promoteurs libres des salles de cinéma du Burkina, Rakis Rodrigue Kaboré, affirme que les acteurs du domaine ont reçu la nouvelle comme un coup de massue et déplore le fait qu’ils n’aient pas été cette fois-ci impliqués dans les prises de décision. « Fermer les salles pendant un mois, c’est supportable mais au bout de deux mois, nous n’avons plus le choix que de licencier le personnel et nous-même y compris ». Il affirme qu’il est difficile de reconquérir sa clientèle après deux mois de fermeture et de redonner du punch aux réalisateurs qui ont été coupés dans leur élan. Le monde du cinéma éprouvait déjà des difficultés et le Covid-19 aura un impact très négatif car le nombre de salles, déjà pas très élevé, risque de baisser encore plus, renchérit-il.

cin 2La salle de ciné Canal Olympia est fermée depuis le décret de 48h de deuil national et aussi les cas de coronavirus détectés. Les agents de sécurité présents sur les lieux interdisent aux individus qui y viennent de s’approcher de la clôture ou de la porte d’entrée et veillent au strict respect des consignes.

Un gérant de parking devant une boîte de la capitale qui a voulu garder l’anonymat se dit choqué par la décision du gouvernement. En plus d’être gérant de parking devant une boîte, notre interlocuteur est maçon dans la journée. Il déclare qu’avec l’argent obtenu en tant que parkeur et avec ses économies, il a pu s’acheter une moto. « Comme la boîte est fermée, les clients ne viennent plus et il n’y a plus de motos à garder. Mon vœu le plus ardent est qu’on trouve le remède au coronavirus rapidement sinon c’est la misère qui nous tuera avant la maladie ». Un tablier installé sur le même alignement de la boîte qui a aussi voulu garder l’anonymat, visiblement, subit également les conséquences de la fermeture de la boîte. « Les clients venaient acheter de la cigarette, du lotus, des bonbons et des préservatifs chez moi. Mais actuellement, mes marchandises ne s’achètent plus ».

Si les night-clubs et les salles de cinéma sont fermés, nous constatons que les maquis et bar, quant à eux, demeurent très fréquentés. Le ministère de la Santé invite tous les citoyens au strict respect des consignes de prévention du Covid-19, afin de limiter le risque de contracter la maladie et de contaminer son entourage.

Elza Nongana