La fermeture au public des bars et maquis est effective depuis le 25 mars dernier. En effet, dans un communiqué administratif, le gouverneur de la région du Centre a ordonné l’interdiction de rassemblement des personnes dans les lieux et/ou endroits ouverts au public sur l’ensemble du territoire. De quoi s’agit-il exactement ? Cette mesure concernant les bars et maquis est-elle respectée ? Quelles sont les sanctions prévues contre des bars et maquis qui ne respectent pas la mesure ?
Il y a environ quatre semaines, la majorité des maquis et bars de la capitale ont fermé leurs portes. Selon Adama Pamtaba, chargé de communication de la police municipale, la mesure n’a pas été bien cernée par les acteurs. « Il ne s’agit pas de fermer les maquis et bars, mais plutôt d’interdire la consommation sur place ». Les individus peuvent toujours acheter leurs boissons dans les maquis. Cependant, il leur est formellement interdit de s’asseoir pour les consommer. Certains maquis ayant mal compris la mesure se cachent pour vendre leur boisson comme si cela était illégal. D’autres mêmes sont apparemment fermés mais en réalité remplis de clients à l’intérieur. Un gérant de maquis à Bonheur-ville déclare qu’ils continuent de vendre. « Nos clients viennent payer la boisson pour ensuite repartir. Nous n’acceptons la consommation sur place que pour ceux qui viennent acheter la viande chez le boucher et ne veulent pas emporter. Nous leur accordons juste quinze minutes pour manger et boire ». Il renchérit qu’ils ont fermé leurs locaux pour dissuader les clients qui auraient l’idée de s’asseoir pour consommer. Le gérant se plaint de la baisse de la clientèle. « Les gens ne viennent plus comme avant. Beaucoup de nos clients préfèrent consommer l’alcool ici que chez eux ». Pour lui, les clients aiment boire l’alcool au maquis à cause de l’ambiance qui y règne. Un autre gérant de maquis déclare qu’à cause du coronavirus, leurs activités tournent au ralenti et la prise en charge du personnel devient de plus en plus difficile. « Nous n’avons pas renvoyé nos serveuses et serveurs bien que le maquis ne marche pas. Nous continuons de payer leur loyer et les dépannons lorsqu’ils sont en difficulté ». Si certains essaient de respecter les mesures, d’autres continuent de recevoir leurs clients à condition qu’ils consomment sur place. D’après M. Pamtaba, les maquis et bars qui continuent de rassembler du monde leur sont souvent signalés par des citoyens. « Nous sortons tous les jours sur le terrain pour nous assurer qu’il n’y a pas d’attroupements dans les maquis. Lorsque nous voyons du monde, nous procédons immédiatement à la fermeture des lieux ». Dans la cour de la police municipale, nous voyons des chaises entreposées. « Ces chaises ont été saisies dans des maquis lors de contrôles sur le terrain », nous raconte M. Pamtaba.
Elza Nongana (Stagiaire)