« Soutenir les victimes du terrorisme pour renforcer la résilience des communautés et consolider les actions de reconquête de l’intégrité du territoire ». C’est sous ce thème que s’est tenue ce vendredi 1er septembre 2023 à Ouagadougou, la commémoration en différé de la Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme.
Placée sous le patronage du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, représenté par le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, cette journée, selon la présidente du comité d’organisation, Awa Kafando/Ganamé, a pour objectifs, entre autres, de : sensibiliser la population à la vulnérabilité des victimes du terrorisme et à leurs conditions de vie ainsi qu’à l’importance d’une solidarité avec elles, écouter et orienter les personnes victimes du terrorisme vers les structures de prise en charge, susciter un partage d’expériences et de bonnes pratiques de soutien aux victimes du terrorisme, susciter la contribution des victimes du terrorisme à la déradicalisation et aux autres actions de lutte contre le terrorisme.
À l’en croire, outre Ouagadougou, des activités ont également été organisées dans le cadre de cette journée dans les 6 régions à fort défi sécuritaire, à savoir le Centre-Nord, le Nord, le Sahel, l’Est, la Boucle du Mouhoun et les Cascades, en faveur des personnes déplacées internes, des forces de défense et de sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie blessés ou traumatisés ainsi que des familles des personnes décédées, disparues ou invalides des suites des attaques terroristes à travers des causeries éducatives, des séances d’écoute et d’appui psychologique.
Faisant le bilan de l’édition passée, Awa Kafando/Ganamé a aussi indiqué que sur 14 recommandations formulées par les victimes en 2022, seulement 6 ont connu un début de mise en œuvre, les 8 restantes étant en étude.
Le discours du président Ibrahim Traoré a été prononcé par le ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, garde des Sceaux, Edasso Rodrigue Bayala. Rappelant que cette journée a été initiée par l’assemblée générale des Nations unies le 21 août 2017 et est commémorée depuis 2021 par le Burkina Faso, le ministre Bayala a indiqué que l’esprit de cette journée est de promouvoir et de protéger le plein exercice de la liberté et des droits fondamentaux des victimes du terrorisme.
Le président Ibrahim Traoré, par la voix du ministre Rodrigue Bayala, a dit rendre « un hommage appuyé pour ces leçons de résilience et ces motifs d’espérance » que les familles des victimes, malgré la douleur de la perte d’un proche, l’angoisse permanente de l’absence de nouvelles d’un proche porté disparu, les séquelles physiques, morales et psychologiques graves, partagent en continuant de rester debout.
Aux familles des victimes, il a réaffirmé la solidarité et la disponibilité du gouvernement à œuvrer constamment à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Quant aux populations des zones affectées par le terrorisme, aux vaillantes forces combattantes et à toutes les personnes anonymes, engagées sur le champ d’honneur au prix du sacrifice ultime, le ministre de la justice leur réaffirmé a, au nom du capitaine Ibrahim Traoré, la solidarité de toute la nation burkinabè.
À l’occasion de cette cérémonie commémorative, la porte-parole des victimes du terrorisme, Anastasie Naré, a, tout en remerciant le gouvernement pour l’organisation de cette journée, souhaité au nom de toutes les victimes, avoir une audience avec le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, pour lui exprimer directement leurs doléances.
« Nous souhaiterions exprimer directement nos doléances au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, puisqu’il nous a fait l’honneur de rendre visite à certaines familles. Nous souhaiterions avoir une audience avec lui », a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, « au nom de toutes les veuves des FDS tombées, nous demandons au président de la transition la concrétisation de la loi portant pupilles de la nation, héros de la nation et martyrs de la nation pour une meilleure prise en charge des victimes », a-t-elle plaidé.
Flora Sanou