Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de se retirer de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest le 28 janvier 2024. 10 jours après ce retrait, quel est l’impact de cette décision sur la mobilité des personnes issues de ces Etats dans la zone CEDEAO ? Quelles sont les difficultés rencontrées par les voyageurs ? Radars Info Burkina a rencontré certains transporteurs d’hydrocarbures et des responsables de société de transport en commun.
Même si le retrait de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est bien apprécié des chauffeurs de camions citernes, force est de reconnaître que cette décision suscite des inquiétudes.
En effet, selon Sayouba Hema, chauffeur routier international, bien avant le retrait de ces pays de la CEDEAO, il y avait d’énormes difficultés au niveau de certains pays, notamment le Ghana et le Togo. « Il y a trop de barrières policières et beaucoup de rackets ». Lors des contrôles, ils prennent les laissez-passer, la carte grise et la carte nationale d’identité puis te disent que ce n’est pas valable. Pourtant, c'est un Etat qui les a établis. Quand tu essaies de te justifier, on te menotte comme un criminel et on te met de côté. Parfois on t’attache déposer. Le temps qu’on te libère, tu trouveras que ton camion a été vidé de son contenu », a-t-il expliqué.
Tidiane Ouédraogo renchérit qu’au niveau du corridor de ce pays, « lorsqu’il s’agit d’un véhicule du Burkina Faso, on te fait garer et on te demande de payer telle somme. Souvent, on te demande de présenter une boîte à pharmacie. Ce qui n’est pas le cas pour les chauffeurs des véhicules du Ghana. Normalement si c’est un contrôle routier, il doit concerner tout le monde », s’est-il désolé. Il ajoute que du côté du Togo, il y a une panoplie de péages où il faut payer des taxes.
Au regard de ces difficultés, ces chauffeurs craignent une exacerbation de la situation avec le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO. C’est pourquoi ils lancent un appel aux autorités « à trouver des solutions à ces souffrances ».
Pas de difficultés majeures pour le moment en ce qui concerne la mobilité des personnes
Après avoir fait le tour de quelques sociétés de transport en commun, l’on retient qu’à ce jour, le retrait de l’AES de la CEDEAO n’a pas encore d’impact sur la mobilité des personnes. C’est du moins ce qu’ont confié certains responsables.
« Pour le moment, les voyageurs ne nous ont pas fait part de difficultés. Tout se passe bien jusqu'à présent. Et comme la CEDEAO est toujours en pourparlers avec les pays de l'AES, on attend de voir la suite. Nous observons l’évolution des choses », a confié un chef de gare d’une société de transport de la place.
« Il est difficile de déterminer l’impact de cette décision sur les passagers pour le moment parce qu’elle n’a pas encore impacté les relations bilatérales. En tant que citoyen qui se déplace dans quelques pays (Mali, Côte d’Ivoire, Togo), je n’ai pas encore eu de problème sur mes déplacements personnels. Jusque-là, j’entre et je ressors comme d’habitude. Donc on attend de voir ce que ça va donner dans les semaines à venir », a déclaré Drissa Traoré, chargé de communication de la société Transport confort voyageurs (TCV).
Flora Sanou