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Addiction comportementale : Le téléphone portable un outil de communication ou de « dé-communication » ?

37653800 2272333709474024 488163964228730880 nLes appareils portables sont omniprésents dans notre société numérique. Outils de travail, de communication, de divertissement, ces « bijoux » électroniques sont devenus la drogue des temps modernes. Conçu pour faciliter la communication entre les personnes et les rapprocher en dépit des distances, ce petit outil pratique, utilisé avec excès, peut éloigner les hommes, au lieu de les rapprocher. Ainsi, les appareils de communication, s’ils ne sont pas utilisés à bon escient, peuvent au lieu de transformer le monde en un village planétaire (Mc Luhan), être des outils de « dé-communication ».

Les appareils portables, sont devenus les meilleurs amis de l’Homme moderne. En effet, l’utilisation de ces appareils a considérablement augmenté ces dernières années. Au bureau, à la maison, dans la cuisine, dans les toilettes… tout au long de la journée, enfants et adultes passent la majeure partie du temps, la tête baissée sur les téléphones portables. Cette addiction comportementale a tellement pris de l’ampleur que la génération actuelle est qualifiée de « génération tête baissée ».

Mais, dans toute chose, l’excès nuit. L’utilisation abusive des portables affecte nos rapports sociaux. Il crée une dépendance en termes de communication : l’on utilise le portable pour communiquer avec ceux qui sont loin de nous et nous ne communiquons plus assez avec ceux qui sont juste tout près de nous. « Le téléphone rapproche des gens qui sont très éloignés et sépare ou met une barrière entre ceux qui sont juste des voisins ou qui même partagent une même chambre. C’est triste, mais c’est réel. Au service par exemple, je suis dans le même bureau que mon collègue, mais j’ai perdu l’habitude de lui adresser directement la parole : mon premier reflexe quand je veux communiquer avec lui, c’est d’utiliser mon téléphone pour lui écrire un message », explique Gracias, secrétaire de direction dans une société de la place. Même son de cloche pour Mme SOMA. «  La journée nous sommes tous au travail, mais le soir dans la chambre, nous passons plus de temps mon mari et moi à utiliser nos téléphones qu’à véritablement bavarder », a-t-elle confié.2018 06 25 09 47 07 450

Gracias, Mme SOMA et bien d’autres Burkinabè font face à ce problème : celui de l’addiction sans substance encore appelée addiction comportementale. Lorsqu’une personne  utilise les écrans en général, cela entraine ce que l’on appelle une hyper sollicitation. Ceci va générer du stress et des troubles de sommeil. Toute chose qui peut entrainer des troubles psychiatriques et par ce biais, avoir un impact sur ses relations avec son entourage, explique le Dr  Richard OUEDRAOGO, Psychiatre et addictologue.

Pour lui, la dépendance aux appareils portables joue incontestablement sur les relations humaines. « L’usage abusif  des portables est très nuisible aux relations humaines, en ce sens qu’il sollicite très souvent notre attention, ce qui va sans doute réduire celle que nous portons aux autres », affirme le spécialiste.

D’ailleurs, comme l’explique  le Pr. Nonfounikoun MEDA, chef du service Ophtalmologie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO,  les fabricants des téléphones mettent l’accent sur l’esthétique pour capter autant que possible, et ce, pendant une longue durée l’attention des utilisateurs.

Dans le contexte actuel, les téléphones sont certes une nécessité, mais les hommes doivent travailler à l’utiliser raisonnablement et à ne pas les privilégier au détriment des relations humaines et interpersonnelles. Toutefois, Ceux qui ont des difficultés à réduire le temps d’utilisation du portable peuvent  consulter un addictologue, conseille Dr OUEDRAOGO.IMG 20180719 WA0005

Selon lui, la dépendance aux téléphones portables entraîne aussi des difficultés de concentration chez les jeunes. Alors, pourrait-on en déduire que cette dépendance est l’une des causes des échecs scolaires ?

Edwige SANOU