jeudi 2 mai 2024

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Suspension de grève de la CS-MEF : « … Ce n’est pas de la faiblesse… C’est la main tendue du président qu’on prend et on espère que derrière, il n’y aura pas de gourdin… », Mohamed SAWADOGO

20180626 100514Partant du fait que le gouvernement n’a montré aucune disposition sincère au dialogue. Par la Coordination  des syndicats du ministère en charge des finances (CS-MEF) a décidé vendredi dernier au cours d’une Assemblée générale, de reconduire le mot d’ordre du 25 au 29 juin 2018 et ce, conformément au préavis de grève du 1er juin 2018. Toutefois, suite à l'appel hier du président du Faso à la CS-MEF, le week-end, leur demandant de lever le mot d'ordre de grève, afin de donner une chance au dialogue, la coordination à l'issu d'une Assemblée générale tenue le lundi 25 juin 2018, a décidé de prêter oreille attentive à la doléance du président du Faso. Ainsi, a t-elle décidé de suspendre la grève et ce, jusqu'à nouvel ordre. Cette trêve permettra donc au gouvernement et à la coordination de mieux accorder leur violon. Pour mieux comprendre ce revirement de situation de la part de la Coordination, Radars Info Burkina a rencontré monsieur Mohamed SAWADOGO, secrétaire général du Syndicat national des agents du ministère de l’économie et des finances (SYNAFI), par ailleurs membre de la CS-MEF. Dans cette interview, il fait notamment état des attentes de la coordination par rapport à cette trêve.

 

Radars  Info Burkina : Hier après une Assemblée générale, la Coordination a décidé de suspendre son mot d’ordre de grève. Qu’est ce qui a motivé cette subite suspension si l’on sait que lundi déjà, vous sonniez la mobilisation de la troupe ?

Mohamed SAWADOGO : Effectivement, depuis ce matin nous avons repris le travail et cela fait suite au mot d’ordre de suspension décidé hier par la Coordination au cours d’une Assemblée générale tenue à 14h. Qu’est ce qui a suscité cela ? Vous le savez, le week-end dernier, le chef de l’Etat, le président de tous les Burkinabè a demandé à la coordination de suspendre la grève afin de pouvoir donner une chance au dialogue pour que des solutions puissent être apportées aux préoccupations des travailleurs du ministère de l’économie et des finances. En plus de cela, on a eu à rencontrer des personnes morales comme le Mogho naaba, le cardinal Philippe OUEDRAOGO, le révérend YE et l’imam SANA, le président de la FAIB qui nous ont demandé de suspendre et d’essayer de voir comment entretenir le dialogue avec les autorités. Nous avons donc prêté oreille attentive à toutes ces doléances, c’est pourquoi, nous avons suspendu la grève.

 

20180618 143145RIB : Concrètement, quelles sont vos attentes pendant cette suspension ?

MS : Cette suspension est née de la déclaration que le président du Faso a faite. Tout le monde est témoin de l’appel du président du Faso qui a demandé de suspendre afin qu’on puisse reprendre le dialogue pour des propositions de sortie de crise définitive. Nous  nous en tenons à cela. Nous avons bien écouté ce qu’il a eu à dire et cela n’est pas de la faiblesse, je tiens à le préciser. Nous voyons que les gens sont en train de s’exciter dans les réseaux sociaux, mais c’est tout sauf de la faiblesse. Nous avons mis en avant l’intérêt supérieur de la nation. Plus d’un mois sans travail au sein du ministère en charge de l’économie et des finances, c’est vraiment très grave. Mais cela ne doit pas être mis seulement sur le dos du syndicat, car c’est au gouvernement d’enclencher le dialogue pour qu’on puisse discuter. C’est la main tendue du président qu’on prend à travers cette suspension et on espère que derrière cette main tendue, il n’y aura pas de gourdin. On prend donc l’opinion publique  à témoin afin que ces promesses puissent être tenues et que les préoccupations des travailleurs puissent soient résolues pour une reprise sereine du travail.

 

RIB : Est-ce à dire qu’à partir de cet appel du président du Faso, les discussions se feront désormais avec lui et pas avec une autre autorité, à savoir votre ministre de tutelle, madame Hadizatou Rosine COULIBALY/ SORY ?

MS : Par rapport à l’interlocuteur, nous n’avons pas de choix à opérer. Tout ce que nous voulons, c’est la résolution  de nos préoccupations. Nous n’avons jamais dit que c’est X ou Y que nous voulons pour dialoguer. Si madame le ministre peut apporter des solutions à nos préoccupations, nous ne voyons pas d’inconvénients. Comme on l’a toujours répété, notre problème de personne n’est une question de personne. Que ce soit notre ministre de tutelle, le premier ministre ou toute autre autorité qui va tenir le dialogue, nous n’y voyons pas de problème. Nous voulons uniquement des solutions à nos problèmes.

 

20180618 143006RIB : Cette trêve est jusqu’à quand ?

MS : Cela, on ne saurait vous le dire. C’est un dialogue. On nous a demandé de suspendre, donc on va le faire et ce, pour le temps qu’il faut. Mais si l’on constate que cet appel, c’est pour nous duper, même si nous ne réagissons pas, ce sont nos camarades même qui vont nous demander de nous exprimer sur la question. Toutefois, on se dit quand même que le gouvernement, en l’occurrence le président est de bonne foi avec cet appel de suspension qu’il a lancé à l’endroit de la coordination. On se fie donc à ce qu’il a dit tout en restant vigilant afin den pas être surpris par des gourdins cachés.

 

RIB : On a vu que la Chambre de commerce est sorti de son silence par rapport à cette grève qui handicape fortement l’activité économique et avec des chiffres de perte qui donnent froid au dos. A votre niveau, quelles sont les chiffres que vous avez par rapport aux pertes occasionnées par cette grève ?

MS : Par rapport à la sortie de la chambre de commerce, je vais d’abord saluer la grandeur et l’esprit de clairvoyance et de maturité dont a fait montre la chambre de commerce et d’industrie du Burkina, qui par rapport à d’autres acteurs  qui sont sortis faire du tapage et du méli-mélo, a été responsable en ne faisant pas de fixation sur une seule partie. Elle a demandé d’aller au dialogue et a même envoyé un mémorandum au gouvernement pour les interpeller par rapport à cette crise au ministère de l’économie, des finances et du développement. Par rapport aux pertes, nous, en tant que syndicat, nous n’allons pas nous lancer dans les chiffres, car ce serait comme si nous sommes contents qu’il y ait des répercussions négatives sur l’économie. Nous ne sommes pas contents des conséquences, mais à l’impossible nul n’est tenu. Si depuis lors au niveau du gouvernement, on n’avait pas pratiqué la politique de la chaise vide, surement qu’aujourd’hui, nous n’en serions pas là.

 

RIB : Vous avez ajouté deux points à votre plateforme revendicative, qu’est ce qui a suscité cet ajout alors que les points déjà là n’ont pas encore trouvé échos favorable auprès du gouvernement ?

MS : Nous avons ajouté ces deux points, car si l’on prend la question des libertés syndicales, nous avons constaté depuis que ce gouvernement est en place, qu’à chacun de nos mouvements de grève, on nous amène les agents de police en nombre pléthorique. Pour preuve, lors de notre dernière grève, plus d’une centaine de policiers ont été déployés contre nous. Nous avons déposé un préavis de grève dans les règles de l’art, il n’y a donc pas de raison qu’on vienne nous importuner. C’est pourquoi, dans la plateforme, on a demandé à ce qu’on respecte nos libertés syndicales. Il y a même eu des responsables qui ont été relevés de leur fonction, parce qu’ils sont allés en grève. Pourtant c’est un droit inscrit dans la constitution. Cela devient de la politisation de l’administration, car les gens relevés sont des techniciens qui seront remplacés par des pro-MPP, des anti-syndicats. Par exemple, si c’est au niveau de la caisse, cela veut dire que ces gens peuvent vider les caisses de l’Etat pour donner aux politiciens. C’est ce qui se passe actuellement au niveau du trésor : on a relevé des caissiers pour remplacer par des gens qui sont politisés. C’est pour donc que l’on puisse dépolitiser l’administration que nous avons ajouté ces préoccupations à notre plateforme.

 

Propos recueillis par Candys Solange PILABRE/ YARO

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