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Sanctions au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) : «Eddie Komboïgo est trop petit pour me chasser du parti», dixit Mahamadi Kouanda

maham uneLa crise qui secoue le CDP depuis longtemps a atteint son paroxysme le dimanche 22 septembre 2019 lors d’un congrès extraordinaire à la maison du Peuple, à Ouagadougou. En effet à la fin dudit congrès, certains membres  du parti, qualifiés par ailleurs de "dynamiteurs", en ont été exclus et d’autres suspendus. Mahamadi Lamine Kouanda, secrétaire national chargé des coutumiers et des religieux, fait partie des 17 exclus.  Nous avons rencontré l’intéressé pour avoir son appréciation de cet événement et en savoir davantage sur son avenir politique.

Radars Info Burkina (RB) : Après tant d’années passées au CDP depuis sa création, vous et certains de vos camarades politiques en avez été exclus le dimanche 22 septembre, au cours d’un congrès extraordinaire, pour manquement aux règles du parti. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Mahamadi Kouanda (MK) : Ce qui s’est passé le dimanche  à la maison du Peuple est un non-événement. Le CDP a des textes fondamentaux. Depuis que ce parti existe, nous avons toujours résolu les problèmes au cours de congrès ordinaires. Jamais dans l’histoire du CDP on n’avait touché aux organes du parti en congrès extraordinaire.  Si on avait su en 2015, quand Gilbert Diendéré nous  a demandé de laisser la présidence  du parti à Eddie Komboïgo, que les choses deviendraient ainsi au CDP aujourd’hui,  on n’aurait pas accepté. Je n’ai rien fait. Ce n’est pas à Eddie Komboïgo, qui a trahi le parti, de me chasser. Il est trop petit. Dans les jours à venir, beaucoup de choses vont se passer  politiquement.  Comment dans un parti on peut sanctionner des militants sans les avoir entendus ?

RB : Vous avez attrait en justice votre parti pour empêcher que se tiennent ses différentes activités, notamment le congrès extraordinaire. Mais on voit que le samedi 21 septembre, la justice a tranché en faveur du camp Eddie Komboïgo.

MK : Le juge a estimé que la discussion est telle que pour lui, en tant que juge de l’évidence, les choses ne sont plus évidentes. Il a trouvé que lui, il ne sait pas qui au juste a évidemment raison. En conséquence, il nous a dit de saisir un juge de fond, c’est-à-dire les trois magistrats de la chambre civile. Eux ont le pouvoir légal pour dire si telle personne a raison  ou tort. Nous sommes en train de nous préparer pour saisir le Tribunal de grande instance sur le fond de l’affaire.

maham 2RB : Est-ce que vous vous attendiez à cette décision d’exclusion ?

MK : Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce qu’Eddie Komboïgo ose aller jusque-là. Mais je l’ai senti depuis le vendredi 20 septembre 2019. La justice a rendu son verdict le samedi 21 septembre 2019 à 13h 30. Est-ce qu’un parti sérieux comme le CDP peut initier un congrès en moins de 24 h et oser chasser 17 militants dont moi, l’un des fondateurs du parti ? Eddie perd son temps. Il n’est pas du tout humble.  Il est méchant. Prenez le cas de Juliette Bonkoungou. Une femme qui est à l’hôpital à Paris depuis février 2019. Toi Eddie Komboïgo, tu te permets de la sanctionner pour 12 mois parce qu’elle a le malheur d’être la candidate du groupe Kouanda.  Eddie Komboïgo est politiquement vide. Quelqu’un qui est normal ne peut pas sanctionner Juliette Bonkoungou alors qu'elle est couchée à l’hôpital.

RB : Au lendemain des exclusions et suspensions des 27 cadres et militants de base, après Kadré Désiré Ouédraogo, c’est au tour de l’ancien ministre de la Justice  Boureima Badini de rendre sa démission.  Que comptez-vous faire à votre niveau ?

MK : Si Kadré Désiré Ouédraogo et Boureima Badini ont choisi de démissionner, c’est leur droit. Ils n’ont pas eu à participer à la formation du parti comme moi. Je trouve qu’ils auraient dû patienter comme moi. Ce qu’Eddie Komboïgo est en train de faire, c’est de la comédie. Il ne peut rien faire.

RB : Selon le président du parti,  vous n’êtes pas des frondeurs mais des dynamiteurs du CDP.

MK : Ça n’engage que lui. Si moi j’étais un dynamiteur, il ne serait pas dans le parti. C’est parce que je suis membre fondateur tolérant du parti que lui, il a pu y adhérer. Il est venu en tant que « porte-sac » de Fatou Diendéré. Ce n’est pas un militant.

RB : Vous dites que dans les jours à venir beaucoup de choses vont se passer politiquement. Peut-on s’attendre à la création d’un parti ? Ou bien allez-vous rejoindre un autre parti ?

MK : Sans détour, j’affirme que je reste au CDP. Celui qui n’est pas d'accord est libre d’aller créer son parti.

RB : Est-ce que ces exclusions et suspensions peuvent avoir été faites sans l’aval de  Blaise Compaoré, le père fondateur du parti ?

MK : Bientôt, Blaise Compaoré va faire une déclaration  contraire à ce qu’Eddie dit. Si Eddie Komboïgo venait à reconnaître son erreur, le groupe de Kouanda, vu notre âge, notre sagesse, notre expérience, serait prêt à trouver des solutions dans l’intérêt des sympathisants, des militants, de tous les Burkinabè qui croient au CDP et surtout pour le fondateur du parti. Nous sommes toujours disposés à accepter une médiation du fondateur du parti.

Propos recueillis par Aly Tinto (Stagiaire)