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Transition au Burkina Faso : La sécurité et la paix, principales attentes des forces vives de la nation

invstttAprès sa prestation de serment le 16 février 2022, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a été investi ce mercredi 2 mars président de la Transition du Burkina Faso pour une durée de trois ans. La cérémonie a connu la présence des forces vives de la nation ainsi que des corps diplomatique et consulaire. Présentation du drapeau et port du collier de grand maître des Ordres burkinabè ont été les temps forts de cette cérémonie sans discours qui s’est déroulée à la salle des Banquets de Ouaga 2000.

C’est le grand chancelier des Ordres burkinabè, André Rock Compaoré, qui a porté au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le collier de grand maître des Ordres burkinabè, faisant de lui le président investi de la Transition qui va durer trois ans. Trois ans pour travailler en vue d’un retour du pays à la paix et à la sécurité. C’est en tout cas le principal souhait des forces vives de la nation. « Comme vous le savez, nous sommes dans une situation de transition pour aller vers une situation qu’on appelle le retour à l’ordre constitutionnel. C’est en fait ça, la transition. Nous avons assisté aux travaux et les forces vives de la nation ont décidé que cette transition ait lieu sur une période de 36 mois, à compter de ce matin. Ce que nous attendons du président de la Transition qui vient d’être investi, c’est que l’agenda qui a été adopté par les forces vives soit une réalité, car c’est la feuille de route que la Transition doit exécuter », a déclare Ablassé Ouédraogo du parti Le Faso Autrement.

Selon lui, les forces vives de la nation burkinabè, en adoptant ce document, ont pris en compte les aspirations du peuple ainsi que les exigences des partenaires et de la communauté internationale. Pour Albert Oussé, chef du canton de Gaoua, le retour des déplacés internes dans leurs localités respectives ainsi que le retour des élèves à l’école sont les priorités. Une chose qui ne peut se faire sans le retour de la paix et de la sécurité au Burkina. « Notre prière est que Dieu l’aide dans sa mission qui est de restaurer le pays et d’amener les fils et les filles du Burkina à se parler. Nos attentes, c’est ce que lui-même a promis à la nation, à savoir la restauration et l’intégrité territoriale. Moi comme tous les autres Burkinabè, nous nous attendons à ce qu’il œuvre pour que la paix revienne au Burkina et qu’on puisse récupérer les territoires qu’on a perdus », a souhaité pour sa part Cheick Moaze Ouédraogo, guide spirituel de la communauté des Soufis.

invstt 2Pour Beyon Luc Adolphe Tiao du Rassemblement patriotique pour le développement (RPD), le président Damiba devra travailler à rassembler les forces de défense et de sécurité dans toutes leurs composantes ainsi que tous les civils sans exclusion pour la libération et la refondation du pays dans cette phase transitoire. Même son de cloche chez Pascal Zaïda de la société civile. Pour lui, il faut aller à une inclusion absolue afin que les grands chantiers puissent reprendre. « Nous nous attendons à ce qu’au soir du bilan, nous soyons satisfaits, que le peuple burkinabè soit fier de ces trois ans de transition. Nous attendons du président Damiba la mise en œuvre de la feuille de route, une charte inclusive. J’insiste là-dessus ; il faut que cette transition soit une transition inclusive. Il faut qu’il se mette au-dessus de la mêlée afin d’accepter chaque Burkinabè, chaque composante de la société (…). Il ne faudrait pas qu’on retombe dans les erreurs du passé, notamment les nominations par complaisance », a-t-il signifié. invstt 3La diaspora burkinabè n’est pas restée en marge des assises nationales sur la refondation. Elle souhaite également que le pays retrouve la quiétude. « Nous souhaitons qu’au soir de ces trois ans, nous puissions tous être fiers de regagner notre chère patrie qui a un peu perdu de ses valeurs. Nous allons mettre en commun nos expériences avec les fils et filles qui sont restés au pays pour qu’ensemble nous puissions trouver des solutions pour sortir de cette crise », a déclaré Julie Nonguerma de l’Alliance patriotique des Burkinabè de l’extérieur.

Se mobiliser autour des autorités de la transition, c’est l’interpellation de Monique Yeli Kam du Mouvement pour la renaissance du Burkina Faso. « Je suppose que nous entamons aujourd’hui une nouvelle ère. Et cette nouvelle ère a une connotation d’interpellation pour l’ensemble des acteurs de la société burkinabè (…). Aujourd’hui, nous sommes tous interpellés à nous mobiliser davantage autour des personnalités qui vont diriger la transition pour que, main dans la main, nous les aidions et que nous nous entraidions afin de faire revenir la paix dans notre pays », a-t-elle souhaité.

En rappel, cette investiture fait suite à la prestation de serment du chef de l’Etat devant le Conseil constitutionnel le 16 février 2022 et à l’adoption de la charte de la Transition par les forces vives de la nation lors des assises nationales sur la refondation le 28 février dernier.

Barthélémy Paul Tindano