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Transition au Burkina Faso : « Il y a des occasions historiques à ne pas rater », Dr Coulidiati Boulkindi, enseignant-chercheur

trts uneDepuis le 24 janvier 2022, le Burkina Faso est dirigé par un nouveau régime ayant à sa tête le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Le nouveau président promet la restauration et la refondation de la nation. Pendant les manifestations ayant suivi la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), certains manifestants ont réclamé la rupture de la coopération militaire entre la France et le Burkina Faso, à l’image de Bamako qui a sommé Paris de retirer les forces Barkhane et Takuba du territoire malien le 18 février dernier.  Pour le Dr Coulidiati Boulkindi, enseignant-chercheur à l’université de Ouagadougou, le nouveau pouvoir doit prendre ses responsabilités pour que le Burkina Faso soit réellement indépendant.

Les manifestations contre la présence des forces françaises dans le Sahel ont commencé il y a plus de quatre ans. Mais avec la dégradation de la situation sécuritaire, le sentiment antifrançais est devenu plus perceptible. Le 17 février dernier, la France annonçait le retrait des forces Barkhane et Takuba du Mali, mais elle compte garder la force spéciale au Burkina Faso. Pour le Dr Coulidiati Boulkindi, le Burkina Faso doit prendre exemple sur le Mali dans ce contexte de crise sécuritairetrts 2 « Il est fortement souhaitable que le Burkina rejoigne le Mali pour constituer un noyau homogène et solide afin de faire face à cette France qui a plusieurs balles sous la gâchette. Beaucoup de jeunes ont applaudi Damiba en nourrissant l'espoir de voir ce colonel rejoindre l'autre dont on dit qu'ils sont amis. Et c'est tant mieux si par lui, le peuple burkinabè rejoint celui du Mali qui lutte pour sa liberté et pour son progrès. À contrario, ce serait malheureux qu'il trahisse les aspirations profondes de cette génération de Burkinabè qui fonde son espoir sur lui. Par-delà tout, il faut que Damiba ait à l'esprit que la victoire a plusieurs pères et que l'échec, lui, est orphelin », a-t-il déclaré.

trst 3Selon le journaliste-communicateur-planificateur, les nations gouvernées par des hommes intègres ne s'aliènent pas. Celles qui s'aliènent indéfiniment sont l'œuvre des gouvernants ‘’lâches, médiocres, méchants, égoïstes’’ qui pensent rarement à la postérité. « Cela dit, il y a des occasions historiques à ne pas rater. Sauf si on veut refuser d'entrer dans l'histoire par la grande porte. Les Lumumba et Sankara étaient seuls et mal compris par leurs peuples et surtout par une certaine élite qui cherchait son confort égoïste. Aujourd'hui, les peuples sont au même niveau de compréhension des enjeux que les dirigeants. Les conditions objectives sont réunies pour se débarrasser définitivement de cette France plus occupée à s'enrichir sur les ruines en usant du mensonge, de la ruse, de la déraison et du mépris. Je ne suis pas de ceux-là qui pensent qu'il faut encore patienter. Qu'il faut encore donner du temps qui finira, par je ne sais quel miracle utopique, par absorber les contradictions entre la France et ses anciennes colonies », a-t-il poursuivi. Mais jusque-là, les nouvelles autorités n’affichent pas leur position vis-à-vis de la France.

Arrivé au pouvoir en janvier après avoir déposé Roch Marc Christian Kaboré, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a prêté serment le 16 février devant le Conseil constitutionnel et a été investi président de la Transition le 2 mars 2022 après l’adoption de la Charte de ladite Transition par les forces vives de la nation. Il occupera cette fonction jusqu’à l’élection d’un nouveau président dans trois ans.

Barthélemy Paul Tindano