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Insécurité : Une sensibilisation de la population est nécessaire pour qu’elle accepte le contrôle des bagages dans les gares

autog uneCe sont des milliers de Burkinabè qui empruntent chaque jour les différentes sociétés de transport pour se rendre d’une ville à une autre ou dans un pays voisin. Avec la dégradation du contexte sécuritaire, la fréquence des contrôles routiers s’est considérablement accrue ces dernières années au Burkina Faso. Les personnes qui se déplacent en car sont les plus contrôlées aux différents postes de contrôle. Radars Info Burkina a fait un tour dans les gares de certaines compagnies de transport de la ville de Ouagadougou pour savoir leur contribution en matière de sécurité.

En cette matinée du mercredi 25 septembre 2019, nous sommes à la gare de  la Société de transport Aorêma et frères (STAF) à Gounghin. Deux vigiles sont à la porte. Ils nous regardent entrer sans rien dire. La rentrée scolaire, c’est pour bientôt ; ce qui explique l’afflux de passagers. Pendant que les uns débarquent, les autres attendent leur tour sous le hangar.  Il suffit de prendre un ticket et d’attendre que le conducteur du  car soit prêt pour embarquer.  Aucune consigne de sécurité. Nous arrivons au bureau du chef de gare. Alassane  Ouédraogo, c’est son nom,  suit attentivement les images des caméras de  surveillance sur un grand écran. « On fait de  notre mieux à notre niveau en matière de consignes sécuritaires. Mais sincèrement, c’est difficile. Les passagers  disent  connaître leurs droits.  C’est impossible de contrôler leurs sacs ou bagages. On avait donné des détecteurs de métaux aux vigiles à la porte.  Malheureusement ils n’ont pas pu les utiliser au-delà d’une journée. Les passagers estiment que ces contrôles les dérangent beaucoup et retardent leur voyage », explique M. Ouédraogo.

autog 2Selon lui, il faut sensibiliser  les populations aux consignes de sécurité pour qu’elles acceptent qu’on contrôle leurs bagages. Il suggère également le déploiement de Forces de défense et de sécurité (FDS) dans les différentes gares. « Si les agents de sécurité sont présents, les vigiles vont bien faire leur travail. Sans cela, un vigile ne peut rien faire ici », affirme-t-il.

A l’en croire, en 2018 une institution sous-régionale ainsi que des responsables de l’Organisation des transporteurs routiers du Burkina (OTRAF) avaient approché STAF pour parler du déploiement de forces de sécurité dans les gares  pour la fouille des bagages, des sacs et des colis au moment de l’embarquement. L’institution voulait l’accord des transporteurs. «Nous leur avons dit qu’ils sont les bienvenus. Depuis, nous attendons la réalisation du projet».

Nous quittons STAF pour la gare TSR (Transport Sana Rasmané) à Gounghin. L’affluence y est grande aussi. « Nous ne  contrôlons  pas les bagages ici. Les passagers s’y opposent. Avant, il y avait des détecteurs de métaux mais nos vigiles ne les utilisent plus depuis », indique un employé.

A la gare Transport confort voyageurs (TCV), les consignes de sécurité commencent au moment de l’achat du ticket de voyage. Il faut avoir une CNIB si on veut prendre un ticket. Les passagers sont contrôlés par les vigiles à l’aide de détecteurs de métaux. Les bagages en soute par contre ne sont pas contrôlés.

Mais que pensent les passagers de ces consignes de sécurité ?

M. Belem attend un car à la gare STAF pour voyager. « Les vigiles ne peuvent pas contrôler mes bagages. C’est à l’autorité de nous contrôler. Si ce sont les forces de sécurité, je suis prêt à me soumettre », dit-il.

Quant à M. Sawadogo, il dit être prêt à accepter tout ce qu’il y a comme consignes de sécurité.  

Le constat qu’on peut faire est que les bagages dans les coffres des cars de transport ne sont pas examinés lors des contrôles effectués par les forces de sécurité sur les axes routiers, ce qui est la porte ouverte à toute sorte de dangers.

Aly Tinto (Stagiaire)