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Perturbation des cours dans les lycées : Qui sont ces « sinistres individus » qui troublent les cours ?

perturb uneCes dernières années, au Burkina Faso le mois de décembre rime avec perturbation des cours dans les établissements secondaires. Ainsi, des élèves ou anciens élèves en cagoule ou en casque font le tour des collèges et lycées pour déloger leurs camarades des salles de classe. Cette année encore, depuis le début du mois, ces troubles ont repris au sein des établissements secondaires dans la capitale. Des perturbations qui ont naturellement des conséquences sur l’année scolaire mais aussi qui inquiètent les autorités en charge de la sécurité. Le ministère de la Sécurité est même sorti de sa réserve en publiant un communiqué mettant en garde les auteurs de ces troubles et appelant à dénoncer ces derniers.

« Dès que nous les avons vus arriver, le professeur a rangé ses affaires et nous sommes sortis de la classe car nous connaissions la suite. Depuis que je suis dans ce lycée, à chaque mois de décembre, les perturbateurs viennent nous faire sortir des salles », nous raconte un élève du lycée Philippe Zinda Kaboré. Ce lycée ainsi que les autres établissements alentour sont paralysés depuis le début de la semaine.

Au Lycée technique national Aboubacar Sangoulé Lamizana, le constat est le même. « On dirait que c’est ici que tout commence », nous confient Yves et ses camarades. À la question de savoir qui sont ces gens qui viennent perturber et interrompre les cours, ils  disent ne pas connaître leur identité.

« Ils viennent toujours en cagoule. Ils portent des casques avec d’autres tenues qui les rendent méconnaissables. Ils arrivent toujours en groupes avec des pierres en main, prêts à lapider ceux qui ne font pas ce qu’ils ordonnent. Quand nous les voyons arriver, nous nous précipitons pour sortir des salles et éviter d’être lapidés. Nous évitons également de céder à la provocation, car ils sont prompts à la violence», affirment-ils.

Des troubles qui inquiètent les élèves, surtout ceux en classe d’examen. Lingani Ali est élève en classe d’examen. « Le problème est que nous ne savons pas pourquoi ils font ça ni qui ils sont. Une grève a en principe un motif et des organisateurs qui sont connus et discutent de sa date avec les élèves.  Mais ce sont des gens qu’on ne connaît même pas. Ils parlent de justice pour  des gens qui ont été tués en décembre comme Flavien Nébié et Justin Zongo. Mais en réalité, ce sont des gens qui se foutent de l’école. » Et de poursuivre : « Nous, nous sommes dans un lycée technique et nous sommes en classe de terminale. Avec ces perturbations de cours, nous craignons de ne pouvoir finir notre programme scolaire ou de ne pas assimiler les cours dispensés. »

Des inquiétudes que partage le ministère de la Sécurité. Le 4 décembre dernier, Ousséni Compaoré, le ministre burkinabè de la Sécurité, a d’ailleurs rendu public un communiqué mettant en garde ceux qu’il qualifie « de sinistres individus ». Il appelle par la même occasion les élèves à les dénoncer.

Un communiqué qui ne rassure ni Yves ni ses camarades. « C’est bon comme communiqué, mais est-ce que cela peut arrêter ces gens-là ? » s’interrogent ces derniers.

Le système éducatif burkinabè fait face à plusieurs grandes difficultés. Les attaques terroristes ont entraîné la fermeture de plusieurs écoles dans les zones sous menace.

Péma Néya