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Pratique agricole : «C’est le compost naturel qui est le meilleur moyen de redonner la vie à la terre », Seydou Eric Ouédraogo, producteur et formateur

compost uneAu Burkina Faso, le secteur agricole a une place prépondérante dans l’économie nationale car il occupe 80% de la population active et contribue pour environ 35 % à la formation du PIB. Mais plusieurs obstacles naturels et humains entravent le développement de ce secteur.  Pour y faire face, des pratiques agricoles sont développées. C’est le cas de la production du compost naturel pour fertiliser le sol. Pour comprendre comment se fait le compost naturel et son importance, Radars Info Burkina a rencontré Seydou Eric Ouédraogo, producteur semencier-maraîcher et animateur-formateur à la confédération paysanne du Faso.

Selon le producteur et formateur, le compost naturel, c’est un mélange des matières premières qui sont généralement les tiges de mil, la paille, la cendre, etc. Parfois on y ajoute la bouse de vache. L’ensemble de ce mélange utilisé soit en tas ou en fosse qui est arrosé régulièrement se décompose avec le temps pour donner le compost naturel.

« Mais actuellement il y a un autre produit qu’on utilise pour renforcer la décomposition qui est compost plus. C’est un produit qui active vraiment la décomposition. quand on réunit toutes les matières premières citées ci-dessus, on creuse un trou de 3 mètres/3 et un mètre de profondeur. Quand on met une couche jusqu’à 40 cm on ajoute le compost plus. Ensuite on met encore une couche jusqu’à atteindre 1m de hauteur. Quand le trou est rempli on ajoute la couche de compost plus. compost 2Si ce n’est pas avec le compost plus,  on recouvre d’abord le sol de latérite et on ajoute de la cendre pour éviter les termites. Maintenant par couche de 40 cm  on arrose et on ajoute la cendre  jusqu’à remplir la fosse. Après cela, on contrôle la température. Au départ la température normale de la fosse est de 60°. A la fin quand les matières sont décomposées et  deviennent du compost, la température redescend à 40°. Quand on arrose, on contrôle l’humidité. Si c’est trop humide, les matières ne se décomposent pas bien », a-t-il expliqué.

La pratique existe depuis longtemps  au Burkina Faso. « La production et l’utilisation du compost sont vraiment une bonne pratique agricole. Les producteurs, à travers leurs organisations paysannes, vulgarisent la technique. Ils sont formés et informés sur l’importance du compost. Pour redonner vie à la terre, nous avons constaté que l’engrais chimique détruit le sol. C’est le compost qui est le meilleur moyen pour redonner vie à la terre », a soutenu le producteur semencier-maraîcher au Bam.

Pour finir, M. Ouédraogo regrette que les agriculteurs ne produisent pas le compost en quantité suffisante pour vraiment résoudre la question de la pauvreté des sols. « Tout le monde veut faire recours aux engrais chimiques, plus faciles à utiliser et qui ont une réaction rapide. Mais dans la durée, ce type d’engrais n’aide pas le sol à se reconstituer. Le compost, tout en étant riche en éléments nutritifs, aide la plante à résister mieux à la sécheresse que le fumier vivant des animaux et autres », a fait remarquer l’agriculteur formateur.

Aly Tinto