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Secteur de la pêche au Burkina : « On veut accroître essentiellement la production par l’aquaculture, qui a un potentiel très extensible », Philippe Sawadogo, directeur de la Pêche

fishing uneLa production halieutique burkinabè est passée de 11 093 tonnes en 2008 à 27 803 tonnes en 2019. Quant à l’aquaculture, sa production en 2019 était de 562 t. Malgré cette croissance, le Burkina Faso importe plus de 80% de sa consommation de poisson. En 2019, l’importation de poisson a engendré une valeur économique de 10 milliards de francs CFA. Pour savoir ce qui est fait pour le développement de la production halieutique nationale, Radars Info Burkina a rencontré Philippe Sawadogo, directeur de la Pêche.

Selon Philippe Sawadogo, dans le but d’améliorer la production nationale dans ce secteur, il a été élaboré une politique assortie d’une stratégie nationale qui donne plus de précisions sur les axes d’intervention. Cette politique et cette stratégie gouvernementale ont été élaborées et adoptées en 2013.    

Le premier axe est relatif à un sous-secteur porté par des acteurs privés dynamiques qui contribuent par une gestion durable de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et au développement du secteur rural. « De grands plans d’eau ont été érigés en périmètres halieutiques d’intérêt économique. Un comité se réunit au moins une fois par an pour statuer sur les questions en lien avec la gestion de cette ressource. Actuellement, 10 plans d’eau ont ce statut. Il s’agit des barrages de Bagré, de la Kompienga, de Ziga, de Samendeni, de Yakouta, de Douna, de Toéssin, du Sourou, du lac Bam et de la Siriba », a détaillé M. Sawadogo.

Un autre mode de gestion concerne les concessions de pêche. « Les petits plans d’eau, on peut en confier la gestion à des promoteurs privés pour un contrat de 5 ans renouvelable. Le troisième mode de gestion concerne la pêche dans les aires protégées. Dans ces zones, la pêche est réglementée par un guide de pêche », a-t-il précisé.

fishing 2Le second axe porte sur l’accroissement de la production de la pêche et de l’aquaculture de 10% par an. « On veut accroître essentiellement la production par l’aquaculture, qui a un potentiel très extensible. En matière de pêche, le potentiel est un peu limité », a fait savoir le directeur de la Pêche.

La diversification des productions halieutiques fait également partie des axes. « En dehors du poisson, on a  les crevettes et les grenouilles, les crapauds ainsi que les nénuphars qui sont à  valoriser. Nous avons commandité une étude sur la valorisation des espèces halieutiques autres que le poisson », a ajouté Philippe Sawadogo.

Le quatrième axe porte sur la valorisation des productions halieutiques. Une fois que le poisson est pêché, il y a des activées postcaptures qui portent sur la conservation, la transformation.

On a en outre le renforcement des capacités des acteurs. « C’est un axe capital parce que sans renforcement des capacités, on ne peut réussir dans le développement du secteur. Plusieurs actions sont prévues telles que la formation des acteurs en technique de pêche, en technologie des engins de pêche, en gestion durable des ressources halieutiques ; l’appui en équipement, etc. », a poursuivi le premier responsable de la Pêche burkinabè.

Le dernier axe concerne la recherche-développement. « Cela est important si on veut accompagner le développement dudit secteur. Nous devons savoir quelle est la liste des espèces de poisson au Burkina Faso. C’est une problématique qui est en phase d’être résolue. Les inventaires qui datent de 1966 faisaient état de 121 espèces de poisson. Les activités de recherche permettront de savoir également les espèces menacées de disparition, de prendre des mesures et d’interdire leur capture », a conclu Philippe Sawadogo.

Aly Tinto