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Productivité rizicole dans les bas-fonds : Smart Valley, une technologie prometteuse en phase de vulgarisation

rice uneDans le but d’accroître la capacité des petits producteurs de riz dans les bas-fonds face aux effets du changement climatique, le projet « CSA-Burkina » a mis en place la technologie Smart Valley.  Pour Savoir en quoi consiste concrètement cette technologie, Radars Info Burkina a rencontré le Dr Bama Nati Aïssata Delphine, chargée de recherche en hydraulique à l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) et coordonnatrice dudit projet « CSA-Burkina ».

« Au Burkina Faso, du fait de la variabilité climatique avec les poches de sécheresse d’une année à l’autre, on ne maîtrise pas la pluviométrie. La gestion du peu d’eau qui tombe du ciel n’est pas uniforme au cours de la saison des pluies. Pourtant dès qu’on démarre la compagne, en fonction de chaque stade de leur développement, les plantes ont besoin d’une certaine quantité d’eau. C’est pourquoi l’aménagement s’impose. Il consiste à voir comment faire pour retenir l’eau qui tombe afin de la gérer et de juguler ces poches de sécheresse. En outre, quand il y a un excédent d’eau en début de campagne, si on n’arrive pas à l’évacuer rapidement il survient une inondation qui peut porter préjudice aux cultures », a expliqué le Dr Bama Nati quant à la raison d’être de Smart Valley.

rice 2En plus, il n’est pas évident que les riziculteurs dans ces bas-fonds aient les moyens d’investir 500 000 à 3 000 000 F CFA par hectare. « En outre, les bas-fonds, ce n’est pas une écologie qui est sécurisée comme au niveau des plaines irriguées. C’est ainsi que l’Allemagne a financé ‘’Africa Rice’’ pour qu’on voie si on peut implémenter cette technologie ici au Burkina », a ajouté la coordonnatrice. 

En fonction des bas-fonds, les riziculteurs confectionnent des diguettes qui permettent de retenir les eaux de ruissellement. « Ainsi, on conserve l’eau dans le bas-fond, ce qui favorise l’infiltration. Ce faisant, même s’il y a des poches de sécheresse, il y a une humidité résiduelle qui reste et qui permet aux cultures de résister aux poches de sécheresse », a-t-elle précisé.

«Nous leur disons que s’ils s’unissent, ils peuvent aménager leurs bas-fonds avec du matériel local en attendant que l’Etat ou de grands projets leur viennent en aide. Nous les accompagnons par la suite dans l’aménagement. Lors de cette phase, tout ce que nous leur fournissons, ce sont des pioches et des brouettes s’ils en ont besoin pour ramasser des agrégats. Nous leur offrons également le repas communautaire pendant ces travaux », a poursuivi la chargée de recherche en hydraulique.

rice 3A l’en croire, avec Smart Valley le projet a pu aménager des bas-fonds pour un coût moyen de 200 000 F l’hectare. «Nous avons pu réaliser cette technologie dans quatre bas-fonds de quatre régions du Burkina : les Cascades, les Hauts-Bassins, le Plateau central et le Centre-Est. Dans ces bas-fonds où les rendements de riz étaient de moins d’une tonne à l’hectare, on s’est retrouvé pendant la récolte avec les rendements de 4 à 5 tonnes à l’hectare. En plus, on essaie de joindre à l’aménagement des variétés de riz assez performantes », a fait savoir le Dr Bama Nati.

Smart Valley est testée depuis 2017 et c’est maintenant l’heure du bilan. « Nous nous sommes rendu compte que c’était vraiment une technologie prometteuse. Nous sommes à présent en train de passer à la phase de vulgarisation. Celle-ci va se faire avec le ministère de l’Agriculture ainsi que les partenaires techniques et financiers », a conclu la coordonnatrice du projet « CSA-Burkina ».

Aly Tinto