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Médecins Sans Frontières (MSF) au Burkina : « Malgré les circonstances et les conflits, la présence de MSF reste nécessaire si on veut assurer une assistance médicale humanitaire », Anne-Marie Boyeldieu

msf uneMSF Burkina a convié des journalistes à un déjeuner de presse le mercredi 16 septembre 2020 à Ouagadougou pour mieux faire connaître l’organisation et présenter les activités qu’elle mène au Burkina Faso   dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire. Il ressort de cette rencontre que de janvier à juin 2020, 36 284 cas de paludisme ont été traités et 139 interventions chirurgicales réalisées dans 4 des 5 régions les plus touchées par l’insécurité. S’agissant de l’accès humanitaire difficile dans certaines localités, Anne-Marie Boyeldieu, chef de la mission MSF Burkina, a indiqué que leur travail, c’est aussi de faire comprendre que malgré les circonstances et les conflits, la présence de MSF reste nécessaire si on veut assurer une assistance médicale humanitaire.

Médecins sans frontières (MSF) est une association à but non lucratif qui porte secours aux populations en détresse victimes de conflits armés, d’épidémies, de malnutrition, de catastrophes naturelles et aux personnes qui n’ont pas accès aux soins de santé dans plus de 70 pays. Fondée en 1971, neutre, indépendante, et impartiale, cette organisation humanitaire intervient au Burkina Faso depuis 1995.

Avec l’insécurité au Burkina, MSF fournit une assistance médicale humanitaire aux populations locales et déplacées affectées par l’insécurité dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est. 

S’agissant de ses activités sur le terrain, MSF procède à la mise en place de postes de santé avancés et veille à la santé communautaire avec des Agents de santé à base communautaire (ASBC), des accoucheuses villageoises, des cliniques mobiles. Il apporte un soutien aux centres médicaux et centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA). MSF met en place également des programmes nutritionnels et de vaccination des enfants et des femmes. Il approvisionne aussi des sites en eau potable et distribue des articles ménagers essentiels.

msf 2Les patients sont gratuitement pris en charge dans les zones d’intervention de MSF. Dans le cadre de la COVID-19, MSF a mis sur pied des centres de dépistage à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso qui ont été rétrocédés par la suite au ministère de la Santé.

De janvier à juin 2020, 109 552 patients ont été consultés, 36 284 cas de paludisme  traités, 139 interventions chirurgicales réalisées, 5 748 personnes ont bénéficié de prise en charge en santé mentale, 49 831 000 litres d’eau ont été distribués et 807 employés ont été mobilisés, dont 722 recrutés localement.

Selon le Dr Issaka Zongo, coordonnateur médical à MSF, dans le contexte actuel, les équipes MSF prennent également en charge des blessés  dans les unités dans lesquelles elles travaillent. «On réalise soit des pansements de plaies, soit la stabilisation de fractures », a-t-il précisé.  

Le paludisme reste la principale cause de consultation, surtout en cette période de saison pluvieuse. D’autres pathologies font l’objet de consultations, notamment les maladies diarrhéiques, les cas d’infections respiratoires telles que les toux, les bronchites, les pneumonies, et il en est de même des infections dermatologiques et des cas de malnutrition.

L’accès humanitaire n’est pas sans difficultés en raison de l’insécurité. Pour parer à ces difficultés, là où les structures sanitaires fonctionnent partiellement, MSF met des moyens supplémentaires pour assurer un fonctionnement total et une continuité des soins.

En plus, quand l’accès devient de plus en plus compliqué, les agents de santé communautaires deviennent l’alternative. «MSF renforce les capacités des agents de santé communautaire afin  qu’ils puissent offrir un certain nombre de services au niveau communautaire comme la prise en charge des cas de palu simples et des diarrhées », a expliqué Anne-Marie Boyeldieu.

En outre, le Dr Zongo a fait savoir que là où MSF ne peut pas installer des unités, les équipes mènent ce qu’on appelle des activités mobiles à travers des visites programmées pour offrir le paquet de soins.

«Que la zone soit accessible ou pas, la question reste l’acceptation des activités humanitaires. A quel point les populations, les chefs traditionnels, les leaders communautaires qui sont présents dans la localité acceptent que cette assistance soit là pour eux et qu’ils peuvent eux-mêmes contribuer à la faisabilité de cette assistance ? » a souligné la cheffe de la mission MSF Burkina.

Donc selon Anne-Marie Boyeldieu, le risque zéro n’existe nulle part et  la notion d’acceptation est la base.

Le second travail, c’est de faire comprendre aussi comprendre que malgré les circonstances et les conflits, la présence de MSF reste nécessaire si on veut assurer une assistance médicale humanitaire.

Pour ce qui concerne le processus d’intervention, Anne-Marie Boyeldieu a fait savoir que c’est l’intensité des besoins, la proportion de vulnérabilité des groupes de personnes qui déterminent le choix d’intervention, tant pour le lieu géographique que pour l’activité à mener.

L’escalade de la violence ces dernières années au Burkina Faso et dans d’autres pays du Sahel a engendré une grave crise humanitaire.  A la date du 8 août 2020, le Burkina Faso enregistrait 1 013 234 personnes déplacées internes (PDI), 294 centres de santé de même que 2 512 écoles fermées.

Aly Tinto