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Reconduction du ministre Ouaro : Ce qu’en pense le corps enseignant

recond uneSuite à la reconduction du Premier ministre Christophe Dabiré, un nouveau gouvernement a été constitué. Stanislas Ouaro y figure en tant que ministre de l’Education nationale comme c’était déjà le cas dans la précédente équipe gouvernementale. Radars Info Burkina s’est entretenu avec des acteurs du système éducatif burkinabè pour savoir ce qu'ils pensent de ce maintien du  Pr Ouaro.

De l'avis d'Amidou Sambaré, professeur certifié au lycée Philippe Zinda Kaboré, si le ministre Ouaro a été reconduit à son poste, c’est qu’il a bien travaillé dans le gouvernement Dabiré I et est capable de continuer sur cette lancée. «  S’il a plu au président du Faso de le reconduire à son poste, cela veut dire que durant tout le temps qu’il a passé dans son ministère il a fait du bon travail et le président souhaite que cela puisse continuer et renforcer les acquis qu’il a eu  à engrager dans le cadre de l’amélioration de l’offre éducative et du travail de perfectionnement de la politique de réduction des écoles sous paillottes. Je suppose que ce sont ces actions qui ont valu sa reconduction afin de lui permettre de terminer ce qu’il a commencé », a-t-il argumenté. Il a ajouté : « Avec les partenaires sociaux,  il y a eu des acquis comme la résolution de certains problèmes de reclassement et d’avancement. A ce niveau, le ministre a  fait beaucoup d’efforts, ce qui a permis de tenir les examens scolaires à bonne date et d’avoir des résultats satisfaisants ». recond 2Les attentes vis-à-vis du ministre sont nombreuses, selon notre interlocuteur, qui nous a affirmé : «  Concernant nos attentes, il s'agit de continuer à travailler à l’amélioration de l’offre éducative, à réduire le nombre d’écoles sous paillottes, à la réouverture des écoles qui ont été fermées  à cause du défi sécuritaire...C’est sur ces plans que nous souhaitons que le ministre Ouaro fasse plus d’efforts afin que les choses se normalisent.»

Pour Issa Nébié, également professeur, la reconduction du ministre Ouaro n’a pas été une surprise pour lui. « Le ministre Ouaro a déjà passé plus d’un an au ministère de l’Education nationale, ce qui veut dire qu’il a pu montrer de quoi il était capable et il ne peut  pas faire plus que cela. Je pense qu’on aurait dû le remplacer par une autre personne qui peut faire mieux que lui ». Et de relever que le ministre reconduit n’a jusque-là pas réussi à résoudre certains  problèmes. « Jusqu’à présent, beaucoup de choses n’ont pas été réalisées. Prenez par exemple le cas de l’IUTS : rien n’a été réglé. Le ministre va juste nous berner une fois de plus », a-t-il lancé, non sans avoir ajouté que plusieurs actions du ministre ne sont pas du tout à louer : « C’est vrai qu’il a quand même fourni des efforts, mais j’ai remarqué qu’il agissait comme s’il était le Premier ministre. Partout on voyait Ouaro ; il y a vraiment un problème. » « Les enseigants qui ne sont pas passés par l’ENS (NDLR : L’Ecole normale supérieure de Koudougou) ont souhaité avoir un fonds d’aide durant la pandémie de coronavirus  parce qu’ils n’arrivaient plus à donner cours, mais cela n’a rien donné.recond 3De surcroît, on leur a dit qu’ils ne sont pas reconnus en tant qu’enseignants. Il faut que tout cela soit revu. En outre, nous n’avons pas de bonnes relations avec les enseignants qui sont passés par l’ENS parce qu’ils estiment  que les enseignants du privé ne sont pas de bons enseignants», a-t-il souligné.

Souleymane Badiel, secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éduation de la recherche (F-SYNTER), quant à lui, pense que le plus important, c’est le travail qui sera abattu durant ce nouveau mandat. « Ce que nous regardons globalement, ce ne sont pas les individus qui sont mis dans le gouvernement mais le gouvernement dans sa globalité et les missions qui leur sont assignées parce qu’ils vont travailler suivant leurs lettres de mission », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs confié que l’appréciation faite du travail du ministre Ouaro durant son mandat passé n’est pas des meilleures. « Nous avons vu le ministre à l’œuvre et malheureusement notre appréciation de ses actions n’est pas la bonne donc je ne sais pas fondamentalement ce qui va changer par rapport aux actions déjà entreprises qui se sont caractérisées par une repression  des travailleurs, par la difficulté à trouver des solutions appropriées à des questions qui tenaillent l’éducation aujourd’hui, à savoir la question d’insécurité, l’impact du coronavirus dont je qualifie la gestion d’assez scrabeuse ».« Il y a la question de la gouvernance du ministère même sur laquelle nous avons beaucoup à dire ; il y a des reculs graves sur un certain nombre de questions sous la conduite du ministre Ouaro. C’est le cas des effectifs pléthoriques, des nominations, de la gestion du dialogue social », a-t-il dit. Notre action sera de nous organiser pour amener le gouvernement et les autorités en charge de l’éducation à prendre en compte nos préocuppations parce que nous sommes dans une logique de travail de mobilisation des travailleurs autour de nos préocupations pour amener l’autorité à apporter les solutions qu’il faut, a-t-il indiqué  pour conclure.

Espérons qu’un grand travail sera réalisé par le ministre de l'Education nationale afin de satisfaire le corps enseignant.

W. Stéphanie Lallogo