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Formation civique et militaire des appelés du SND : Une décision tardive des autorités politiques mais salutaire au regard des défis sécuritaires actuels

milo uneLe Conseil des ministres a adopté un décret portant institution d’une formation civique et militaire aux appelés du Service national pour le développement (SND) le vendredi 29 janvier 2021. Ce texte, selon le porte-parole du gouvernement, permettra à cette institution de s’adapter aux évolutions du contexte institutionnel, politique et socio-économique actuel du pays.

Le moins qu’on puisse dire est que ce décret gouvernemental fait couler beaucoup d’encre et de salive dans l’opinion publique. Si pour certains cette décision mérite d’être saluée, pour d’autres elle arrive un peu tard au regard des défis actuels auxquels notre pays est confronté. Toutefois, de l’avis de Mahamoudou Savadogo,  chercheur et consultant sur les questions de l’extrémisme violent au Sahel, cette décision gouvernementale permettra de juguler l’incivisme constaté depuis plusieurs années. « C’est une décision très salutaire mais tardive. Cependant, elle permettra de mettre à niveau ces jeunes appelés et de leur inculquer une culture de sécurité. De plus, ces appelés seront de potentiels militaires en réserve au cas où l’effectif des forces de défense et en sécurité serait insuffisant », a-t-il souligné.

milo 2Pour une bonne performance de l’administration burkinabè, cette formation pourrait être étendue à tous les services publics afin de permettre de faire face à la lourdeur administrative. « Tous les pays qui ont été en guerre ou sont menacés ont procédé à une formation civique et militaire des cadres de leur institution. Normalement la formation devrait commencer pour tous les jeunes ayant au moins 18 ans », a-t-il relevé. L’expert en sécurité dit être tout de même sceptique sur les infrastructures disponibles pour cette formation. milo 3« Est-ce qu’on a les infrastructures nécessaires pour accueillir ces appelés au regard du nombre croissant des forces de défense et de sécurité en formation ? Il y a lieu donc, avant de lancer cette formation, que toutes les conditions de sa réussite soient réunies», a-t-il souhaité.

Il est à préciser que bien avant la prise de ce décret en Conseil des ministres, des écoles publiques avaient commencé la formation civique et militaire au profit de leurs élèves. A l’école nationale d’administration et de magistrature (ENAM), le directeur général a initié cette formation pour les énarques dans la ville de Sya. En plus de l’ENAM, l’Université de l’unité africaine (ex-IAM) avait expérimenté cette formation qui a été très bénéfique individuellement.   

Bruno Bayala