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Espaces verts transformés en débits de boissons : Une pratique interdite mais en expansion

bayl uneLes espaces verts de la capitale burkinabè sont en voie de disparition. Il est pratiquement impossible de voir ces lieux inoccupés comme le prévoit la législation. Malgré cette interdiction des autorités compétentes, l’on constate que ces espaces sont transformés en débits de boissons, ce qui occasionne le plus souvent la saisie par la police municipale du matériel qui y est vendu.

Selon une enquête de la police municipale effectuée en juin-juillet 2014, la ville de Ouagadougou compte 279 bars, 1 383 buvettes, 1 705 kiosques, 93 jardins, 25 boîtes de nuit, 99 caves et 286 cabarets, soit un total de 3 870 débits de boissons pour une population estimée à cette époque à 1 915 102 habitants. Ce qui donne 1 débit de boissons pour 494 habitants.

L’analyse de cette étude révèle que 228 bars occupent partiellement le domaine public sans autorisation, 218 occupent la voie publique sans autorisation, 183 occupent des parcelles à usage d’habitation, 174 n’ont pas de certificat de désinfection, 161 bars n’ont pas d’autorisation d’ouverture, 125 n’ont pas de certificat de salubrité, 79 n’ont pas de licence équivalente à la catégorie de boisson vendue, 154 gérants n’ont pas de carte professionnelle de santé. bayl 2Pourtant la loi n°9/79/AN du 7 juin 1979 régissant les débits de boissons au Burkina Faso dispose clairement : « Aucun débit de boissons ne peut être ouvert sans l’autorisation préalable du préfet ou du maire, délivrée après avis du comité local de salubrité publique et du service des impôts. »

Pour 1 383 buvettes recensées on a : 1133 qui fonctionnent sans autorisation d’ouverture, 1 081 qui n’ont pas de certificat de salubrité, 1 206 sans certificat de désinfection, 1 099 sans carte professionnelle de santé, 559 buvettes qui n’ont pas de licence conforme à la catégorie de boissons vendues, 1 241 qui occupent partiellement la voie publique sans autorisation, 656 buvettes implantées dans des parcelles à usage d’habitation et 1 205 qui occupent partiellement une portion du domaine public.

A la lumière de ces chiffres, on peut donc affirmer que la réglementation en vigueur est foulée aux pieds par les différents prestataires. Une pratique pourtant interdite qui ne laisse d’autre choix à la direction de contrôle de la police communale que de sévir. bayl 3« Aucune autorité ne va accepter de signer ni de donner une autorisation à un individu d’aller s’installer dans un espace vert, ce n’est pas possible. Ce sont des pratiques interdites qui méritent la fermeture de ces débits de boissons anarchiquement installés. Donc si les conditions ne sont pas respectées, nous agissons conformément aux textes », a martelé Paul Kobyagda de la police municipale.

Ces fermetures engendrent le plus souvent des négociations et dans certains cas un bras de fer entre autorités communales et tenanciers des débits de boissons. Le contrôleur de police révèle que 2/3 des tenanciers ouvrent leur débit de boissons sans autorisation. « La plupart des promoteurs ouvrent les débits de boisson avant de chercher les documents y afférents, alors qu’on doit avoir une autorisation avant de s’installer afin d’éviter les fermetures. 80% d’entre eux sont dans une situation d’irrégularité, ce qui qui nous oblige à fermer ces lieux », a-t-il déploré.

Invite est donc faite à tous les promoteurs des débits de boissons à toujours respecter les textes afin d’éviter leur fermeture par la police. Les espaces verts étant une propriété publique, tout le monde est appelé à les préserver afin d’avoir un environnement sain.

Bruno Bayala