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Procès Thomas Sankara et 12 autres : Gilbert Diendéré, un monstre qui fait peur, selon Mousbila Sankara

bprc uneLe témoignage de l’ex-ambassadeur du Burkina Faso en Libye Mousbila Sankara s’est poursuivi ce mardi 30 novembre dans l’affaire Thomas Sankara et ses 12 compagnons. Selon lui, Blaise Compaoré a fabriqué des monstres pour inspirer aux populations la peur. Après lui, c'est Fidèle Toé qui a fait sa déposition. Il est le dernier à avoir eu Thomas Sankara au téléphone avant sa mort.

La soif du pouvoir, ce n’est pas la cause supposée de l’assassinat de Thomas Sankara, selon Mousbila Sankara, ambassadeur du Burkina en Libye au moment des tragiques événements d’octobre 87. La preuve, selon lui ? Blaise Compaoré ne manquait de rien. Mais il affirme que Blaise Compaoré a créé deux monstres : Gilbert Diendéré et Hyachinte Kafando. Ces derniers l’ont même « bouffé », d’après lui. « Il a été dépassé par ses deux hommes de main. Chacun voulait montrer qu’il était le plus fidèle des fidèles si bien qu’entre les deux, ça n’allait pas », soutient-il. A en croire le témoin Mousbila Sankara, Blaise Compaoré et Hyachinte Kafando craignaient Gilbert Diendéré. « C’est d’ailleurs cette peur qui a fait que Hyachinte Kafando a quitté le pays quand ce dernier a vu Gilbert Diendéré monter en puissance après la fusillade de Jean Baptiste Lingani et Henri Zongo en 1989 », confie-t-il. Cette peur, à en croire Mousbila Sankara, s'est ressentie jusqu'à hier jadis avec la composition du tribunal pour ce procès, où certains hauts gradés se sont désistés pour ne pas avoir à siéger en tant qu'assesseurs pour appuyer le président du tribunal. bprc 2Ainsi, l’ex-ambassadeur accuse Gilbert Diendéré d’avoir « fait » le coup d’Etat, car celui-ci avait la possibilité d’arrêter Hyachinte Kafando dans ses actions mais il ne l’a pas fait. A l’entendre, le coup d’Etat a été perpétré par des éléments du Centre national d’entraînement commando (CNEC) et Blaise Compaoré, au lieu « d’assumer », a passé son temps à le « justifier ».

Inspecteur du travail à la retraite, Fidèle Toé, ancien ministre du Travail du Conseil national de la révolution (CNR) était également à la barre pour son témoignage. Il a entamé son récit par expliquer un évènement heureux pour lui. La date du 14 octobre 1987. Ce jour-là, selon M. Toé, il y a eu un Conseil des ministres où le projet de la FIMATS a été entériné mais aussi le fait que Thomas Sankara leur a clairement dit qu’il n’y a rien entre les 4 leaders de la révolution. C’était un soulagement, dit-il. Selon Fidèle Toé, le 15 octobre dans la matinée, il dit avoir appelé au Conseil de l'entente pour parler au président de certains points concernant son département. Il eut alors sur la ligne la secrétaire du président Sankara. Il lui laisse quelques consignes à transmettre à Thomas Sankara. « Vers 15h55 et 16h, j'ai encore appelé pour savoir ce qu'il en était. C'est là qu'elle m'a passé le président qui m’a dit de passer à 18h pour qu'on en parle », explique-t-il. Peu après lorsqu’il tente de se rendre au terrain de sport, il entend des coups de feu venant du Conseil. Les soldats ayant renversé leurs bérets, cela traduisait la situation du moment. Il aurait passé la nuit des 15 et 16 octobre 1987 chez des amis dans des quartiers différents avant de s’exiler au Ghana.

L’audience reprend ce mercredi 1er décembre 2021 avec à la barre le Pr Serge Théophile Balima.

Sié Mathias Kam