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Coup d’Etat du 15 octobre 1987 : « Les germes se trouvent dans le discours de Tenkodogo en 1986 », selon un témoin

prcc 1Le président du tribunal militaire, Urbain Méda, a accédé à la requête du parquet à la reprise de l’audience du procès de ce jeudi, conformément à l’article 119 du Code de justice militaire, en autorisant la lecture de la déposition des témoins qui ne se sont pas présentés pour cause de maladie. Pour les témoins absents mais dont on ignore la cause de l’absence, ils seront entendus lorsqu’ils seront retrouvés. Les dépositions de plus de dix témoins absents ont été lues par le greffier en chef.

Adolphe Yao Da était du service des renseignements généraux à la gendarmerie nationale. L’intéressé étant absent, sa déposition a été lue par le greffe. Il ressort de son procès-verbal que le Discours d’orientation politique (DOP) du 2 octobre 1986 à Tenkodogo a constitué le compte à rebours pour, vaille que vaille, donner la mort à Thomas Sankara. Selon lui, Jonas Somé, étudiant en médecine et responsable des Comités de défense de la révolution (CDR) des universités, avait pris à partie le capitaine Thomas Sankara en s’attaquant aux principaux points de son discours pas encore prononcé, obligeant le capitaine à improviser un autre discours en réponse à l’étudiant. Pour le témoin, cet incident de Tenkodogo est le point de départ du scénario du coup du 15 octobre 1987.

prcc 2Une autre déposition lue fut celle de l’adjudant-chef major à la retraite Karim Dagano, en service sur la table d’écoute de la gendarmerie nationale. Il a déclaré également avoir écouté une conversation téléphonique entre l’étudiant Jonas Somé et Blaise Compaoré. Le premier aurait dit au second qu’il fallait passer à l’acte.

La déposition de Yssoufou Diawara, sociologue du développement, a également été lue. Dans ladite déposition, ce témoin revient sur une confidence que Thomas Sankara lui aurait faite le 9 octobre 1987 lorsqu’il s’est entretenu avec lui. « Thomas m’a dit que Blaise a tenté à deux reprises d’attenter à sa vie à Bobo-Dioulasso, puis à Tenkodogo. Il m’a dit aussi qu’il ne serait jamais le premier à tirer sur Blaise », peut-on retenir de sa déposition. Pour l’ancien ministre des Sports sous la révolution, Abdoul Salam Kaboré, également témoin, Thomas Sankara s’est laissé avoir par la ruse de Blaise Compaoré. Selon lui, Blaise Compaoré ne croyait pas en la révolution et cela s’est confirmé après sa prise du pouvoir. Il confie dans son audition qu’un hélicoptère venu du Togo attendait à l’aéroport avec pour mission de faire sortir Blaise Compaoré du pays au cas où le coup d’Etat échouerait.

L’audience reprend le mardi 4 janvier 2022.

Sié Mathias Kam