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Infrastructures routières au Burkina : « Aujourd’hui au niveau de la RN4, la situation a empiré », Emmanuel Ouoba, coordonnateur du mouvement U Gulmu fi

infras uneCela fait déjà 18 mois que l’ancien chef du gouvernement Christophe Marie Joseph Dabiré a lancé les travaux de bitumage de la route nationale numéro 4 (RN4), notamment le tronçon Gounghin-Fada frontière du Niger. Mais jusqu’à présent, rien ne se dessine sur le terrain. Une situation difficile à laquelle vient s’ajouter l’insécurité grandissante dans la région de l’Est. Pour Emmanuel Ouoba, coordonnateur du mouvement U Gulmu fi, les autorités actuelles doivent veiller à la reprise des travaux sur cet axe.  

Les usagers de la RN4 sont fatigués de parler de l’état de dégradation de cette grande route qui relie les capitales burkinabè et nigérienne. Selon le coordonnateur du mouvement U Gulmu fi, le réseau routier est quasi inexistant dans la région de l’Est. Car outre une bonne partie de la RN4, les autres voies sont également dans un état de dégradation avancé. S’il est vrai que les travaux sont avancés sur la RN18, tronçon Fada-Bogandé, c’est tout autre chose sur le tronçon Fada N’Gourma-Pama-frontière du Bénin. Sans compter que la voie Fada-Gayeri est parfois impraticable. La route Kantchari-Diapaga vient d’être achevée mais côté qualité, il y a à redire, selon Emmanuel Ouoba. « En matière de routes, la situation au niveau de la région de l’Est est vraiment lamentable. Il n’y a pratiquement pas de route. D’abord la route principale d’entrée dans la région quand on quitte la capitale est vraiment belle jusqu’à la limite de la région du Centre-Est. Après la région du Centre-Est, notamment à partir de Gounghin, c’est autre chose. La route est totalement délabrée et il est vraiment difficile d’y circuler si bien que beaucoup de véhicules préfèrent rouler sur le bas-côté. Et c’est ainsi de Gounghin jusqu’à la frontière Burkina-Niger », déclare-t-il.  

infras 2Lorsque l’ex-Premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré procédait au lancement des travaux de la RN4 le 19 septembre 2021, les populations de la région de l’Est étaient très optimistes. Mais 18 mois après, c’est la déception. « 18 mois après le lancement des travaux, il n’y a rien de concret sur le terrain. Aux dernières nouvelles, le contrat entre l’Etat burkinabè et l’entreprise Sitram, en charge des travaux du tronçon Gounghin-Fada, aurait même été résilié. Quant au reste de la route, notamment les lots 2 et 3, il n’y a pas de résiliation de contrat mais il n’y a rien non plus comme activité concrète. C’est dire donc qu’aujourd’hui au niveau de la RN4, c’est le statu quo. On peut même dire que la situation a empiré. La dégradation ne fait que s’accentuer au fil des saisons», explique le coordonnateur du mouvement U Gulmu fi.

infras 3Lorsque le 9 mars 2022 le ministre des Infrastructure et du Désenclavement, le colonel major Charles Josaphat Zoungrana, prenait fonction, il a dit que son département, en particulier dans cette phase cruciale de restauration de l'intégrité du territoire national, devrait impérativement travailler en parfaite synergie avec les départements en charge de la Défense et de la Sécurité afin de trouver les meilleures stratégies pour permettre la reprise progressive et l'aboutissement des projets du ministère. En tout cas la population de l’Est attend beaucoup de lui.

« Les attentes sur la question des routes demeurent fortes vis-à-vis du nouveau gouvernement. C’est vrai que la situation sécuritaire est une grande préoccupation, mais au-delà de cela, aujourd’hui notre préoccupation majeure, c’est le désenclavement de notre région. Les autorités actuelles devraient donc tirer des leçons de ce qu’il y a eu comme difficultés avec le régime passé et prendre les dispositions idoines pour réaliser rapidement ces voies », a conclu le coordonnateur du mouvement U Gulmu fi, qui annonce par ailleurs des actions dans les prochains jours pour se faire entendre par les nouvelles autorités.

Barthélémy Paul Tindano