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Médicaments de la rue : Faire fi des méfaits par contrainte

vbma uneIl est difficile de ne pas apercevoir aux abords des voies ou dans les marchés des sacs plastiques où sont entassés plusieurs types de médicaments. Selon l’un des rapports de l'Organisation mondiale de la santé, 40 à 60% de faux médicaments sont vendus dans la sous-région ouest-africaine. Les conséquences désastreuses de ces médicaments ne sont pas méconnues des populations, de nombreuses séances de sensibilisation à ce propos ayant été faites, mais en dépit de cela certains préfèrent recourir à ces produits et en vantent même les vertus thérapeutiques.

Les médicaments de la rue, communément appelés « pharmacie par terre », semblent connaître un succès auprès des populations burkinabè. Amidou Ilboudo est vendeur de « pharmacie par terre » vers Arb yaar (ou marché de mercredi) à Tanghin. Chez lui, on trouve toutes sortes de produits comme le tramadol, des comprimés contre le rhume, des déparasitants, du diclofenac, des roboratifs (ou calmants contre la fatigue), pour ne citer que ceux-ci.

Amidou Ilboudo nous confie que les autorités lui ont plusieurs fois confisqué ses produits, mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre son commerce parce que la demande ne cesse de croître et qu’il n’a pas d’autres sources de revenu.

vbma 2« Nos clients apprécient nos produits. Je suis à côté du marché et quand certaines personnes sont épuisées d’avoir travaillé toute la journée, elles viennent prendre des remontants ici », affirme Amidou Ilboudo.

Ce vendeur de médicaments de la rue reconnaît avoir entendu parler des conséquences desdits produits, mais il précise qu’il n’a jamais reçu de plainte de la part de ses clients.

Quand les clients ne voient aucun inconvénient à utiliser ce type de médicaments…

« J'utilise ces médicaments depuis des années et je trouve qu'ils sont efficaces. Je ne comprends pas pourquoi les gens parlent de conséquences, parce que je n’ai remarqué aucun effet secondaire », clame Boureima, résident de la zone non lotie de Karpala, la quarantaine bien sommée.

vbma 3A la question de savoir pourquoi il préfère ces médicaments-là à ceux vendus en pharmacie, notre interlocuteur répond que c’est parce qu’il les trouve efficaces et moins chers. « Il y a des comprimés qui traitent plusieurs maux à la fois, donc on n’a pas besoin d’acheter beaucoup de produits différents », dit-il.

Richard est un ancien utilisateur de ces produits. Il confie que c’est leur facile accès qui l’a amené à les utiliser quelques fois. « Il y a des médicaments qu'on ne trouve pas en pharmacie mais qu'on peut obtenir là-bas. En outre, en pharmacie on ne peut acheter certains médicaments qu’après avoir préalablement présenté une ordonnance médicale ; pourtant, il n’y a pas la même exigence dans les ‘’pharmacies par terre’’ », ajoute-t-il.

Ces témoignages laissent entrevoir qu’il faut réorienter la sensibilisation. En effet, il est nécessaire d’expliquer aux populations que les conséquences de la consommation des médicaments de la rue peuvent être lentes et silencieuses.

Nafisiatou Vébama