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1re édition de la JAM : Le CBMGC, l’un des partenaires

aajam uneLa  Journée de l’artisan minier (JAM) est une initiative du ministère burkinabè des Mines et des Carrières. Placée sous le thème «Exploitation artisanale de l’or dans un contexte sécuritaire difficile : défis et perspectives», elle se tient les 14 et 15 juillet 2022 à Ouagadougou sous le patronage du Premier ministre, représenté par le ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, et la présidence du ministre des Mines, Jean Alphonse Somé. Le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC), une organisation de la société civile, est l’un des partenaires de l’événement.

« L’exploitation minière artisanale a connu un essor ces dernières années avec une explosion du nombre de sites (environ 800 dont 600 actifs, selon l’étude de l’ANEEMAS réalisée en 2018 sur la cartographie des sites d’orpaillage) », a précisé  le ministre des Mines et des Carrières du Burkina, Jean Alphonse Somé. En outre, si l’on en croit le ministre, le nombre de personnes directement touchées par l’orpaillage au Burkina Faso était estimé déjà en 2011 à 1,3 million, soit 7% de la population, selon les chiffres du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et l’exploitation minière artisanale contribue à l’économie du Burkina à hauteur d’environ 235 milliards de FCFA, d’après l’enquête de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) réalisée en 2017.

Cependant, «depuis 2016, le sous-secteur de l’artisanat minier est en proie à d’énormes difficultés dues à la dégradation sécuritaire avec les attaques terroristes, à la mauvaise organisation de ce domaine qui entraîne une déperdition des richesses nationales, ainsi qu’aux conflits récurrents entre exploitants miniers  industriels et artisanaux», a expliqué le ministre Somé. Et ce dernier de préciser : «La Journée de l’artisan minier s’est inscrite dans l’optique de trouver des solutions appropriées à ces multiples problèmes à travers des échanges avec les acteurs dudit secteur en vue de réorganiser l’activité d’orpaillage et de contribuer au développement de l’économie nationale.»

aajam 2Selon le directeur général de l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières et semi-mécanisées (ANEEMAS), Jacob Ouédraogo, il s’agissait de voir comment  travailler à dédier des espaces pour que l’artisan minier puisse travailler dans la sécurité et surtout dans la protection de ses droits et de voir aussi avec les acteurs comment implémenter les différentes approches technologiques que l’État et les partenaires promeuvent sur le terrain pour, selon ses propres termes, « retravailler le visage sombre du secteur de l’orpaillage». Autrement dit, il s’agissait d’échanger avec les acteurs de ce secteur d’activité pour revoir, sur le plan de l’encadrement technique, les meilleures pratiques à promouvoir en vue de mieux encadrer le secteur et d’augmenter les recettes pour le budget de l’État.

« L’exploitation artisanale est confrontée à des préoccupations liées à la cohabitation des populations riveraines, à la faible organisation du secteur avec la prédominance de l’informel et à l’insécurité sur les sites », a déclaré le représentant des artisans miniers, Mahamadou K. Koama. C’est pourquoi il sollicite l’accompagnement de l’État pour un encadrement de proximité et le renforcement des capacités opérationnelles en vue d’une meilleure organisation du secteur.

Le vice-président du CBMGC, Batibié Philippe Yao,  représentant le président de cette organisation, a au nom de celui-ci salué cette initiative des hautes autorités burkinabè, particulièrement du ministère des Mines et des Carrières. Pour lui, le thème de cette première édition  est d’actualité, car il y a des défis  relatifs à l’exploitation artisanale de l’or dans un contexte sécuritaire difficile et il faut qu’il y ait des perspectives.

Il existe déjà un salon international qui fait la promotion des compagnies minières de l’Afrique de l’Ouest, particulièrement du Burkina Faso. Cependant, il n'existait jusque-là pas de cadre formel de promotion de l’exploitation minière artisanale, donc de l’artisan minier, a-t-il indiqué. De ce fait, c’est là une initiative innovante qui est à saluer.

Pour ce qui est du thème proprement dit, le CBMGC l'a apprécié à deux niveaux. Il s’agit, dans le premier niveau, de la cohabitation entre les compagnies minières et les exploitations artisanales. Cette cohabitation est assez difficile, selon le vice-président du CBMGC.

aajam 3Pour étayer ses propos, il a cité des exemples comme Bissa Gold et Houndé Gold qui, dans un passé récent, ont été saccagées, ce qui a engendré des pertes énormes en termes de millions de dollars.

La cohabitation entre les compagnies minières et les exploitations artisanales étant une question cruciale et primordiale, il faut que des voies et moyens soient trouvés afin de créer une cohabitation pacifique dans le cadre des activités des compagnies minières, a-t-il signifié. Il a justifié cela par le fait que les investissements doivent se faire dans un cadre de paix et de quiétude alors que les deux évènements ci-dessus mentionnés ne sont pas de nature à rassurer les investisseurs.

Le second niveau concerne la situation sécuritaire. Pour M. Yao, les sites artisanaux doivent être encadrés et il faut trouver des mécanismes qui vont régenter ces sites artisanaux pour éviter qu’ils soient des sources de financement, des lieux de recrutement et dans une certaine mesure des lieux de refuge des terroristes. Cela serait une catastrophe, une situation difficile pour le Burkina, a-t-il renchéri. Pour conclure, il a dit que le CBMGC se réjouissait de la tenue de cette première édition de la JAM.

Flora Sanou

Encadré : Qu’est-ce que le CBMGC ?

Créé en 2021, le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC), une  organisation de la société civile, est un cadre de réflexion et d’action qui regroupe plusieurs acteurs évoluant dans le secteur minier, à savoir des juristes, des économistes, des journalistes, des géologues, des environnementalistes, des fiscalistes, des diplomates, etc., qui ont la même vision du secteur des mines, de la géologie et des carrières au Burkina Faso.

Ses principales missions sont la promotion du droit minier, l’amélioration et la compétitivité du secteur minier burkinabè, l’amélioration et la contribution du secteur minier au développement du Burkina Faso et la conciliation des intérêts des investisseurs, des communautés locales et de l’Etat.

F.S.