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Rejet de la France : Les expatriés français de plus en plus rares à Ouagadougou

corrigrejetDans les pays du Sahel, les populations exigent de plus en plus le départ de la France sur le plan militaire ainsi que sur celui diplomatique et cela, en raison de la crise sécuritaire. Ce sentiment est exacerbé depuis l'avènement de la transition au Mali. Au Burkina Faso, l'ambassade et les instituts français de Ouaga et de Bobo ont subi la colère de manifestants hostiles à la politique française au pays de Thomas Sankara. Si les institutions françaises se sentent ainsi menacées, qu'en est-il des citoyens français vivant au Burkina ? Lisez plutôt.

Dans notre quête d'informations, nous nous sommes d'abord rendu à l'ambassade de France où l'accès nous a été refusé au motife motif que nous ne disposons pas de pièces nous autorisant à accéder à l’enclave diplomatique. En effet, l'unique document en notre possession était la Carte nationale d'identité burkinabè (CNIB) sur laquelle notre profession de journaliste est clairement mentionnée. Ayant été déroutée, l'équipe prend la décision de se rendre à la Ruche, qui abrite désormais la bibliothèque de l'institut français et le campus France suite au saccage de l'institut, dans l'espoir d'y rencontrer un ou deux Français. A cet endroit, l'accès était également conditionné par un rendez-vous. Après avoir su ce que nous voulions, l'accueil nous a demandé simplement d'appeler campus France ou la bibliothèque de l'institut. Chose que nous avons refusé de faire. N'ayant pas eu gain de cause, nous mettons le cap sur le siège de l'institut français. Sur les lieux, les portails étaient hermétiquement fermés. Aucun service apparent. Vers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), nous apercevons un Blanc. Il nous confie être un Français et dit se prénommer Julien, mais il nous informe qu'il n'est pas de l'institut français. Il ajoute être à Ouagadougou depuis plus de 10 ans mais n'a jamais senti une quelconque menace sur sa vie parce qu'il était français. A la question de savoir si l'on pouvait continuer la conversation, Julien répond par la négative. Mieux, il ne souhaitait pas apparaître dans les colonnes d'un média. Une mise en contact avec un des ses concitoyens n'était pas non plus envisageable.

Pour tenter de ratisser large, l'équipe de Radars Info Burkina s'est rendue dans des endroits habituellement fréquentés par des expatriés européens. C'est ainsi que nous sommes tombés sur deux Suisses à Karité bleu, à la Zone du bois. "Nous ne sommes pas francaises malheureusement. Votre reportage est fort louable en ce moment précis mais nous ne pouvons pas faire grand-chose pour vous parce qu'on n'a pas de contact de français ici", ont répondu les deux Suissesses. Elles ajoutent qu'elles ne se sont jamais senties mal au Faso. "Bien au contraire, la chaleur humaine au Burkina est très présente", ont-elles avoué. Pour elles, c'est clair que les Burkinabè savent faire la part des choses. À l'accueil du Karité bleu, on nous informe que les fréquentations baissent de plus en plus du fait de la situation sécuritaire actuelle. "Il ne manquait jamais de Blancs ici, particulièrement des Français. Mais de nos jours, surtout depuis que le Burkina est dans une phase de transition, ils se font de plus en plus rares", confie la dame à l'accueil. Selon elle, la situation dans laquelle se trouve le Burkina dessert la destination Burkina Faso et à entraîné le départ de beaucoup d'étrangers du pays, particulièrement les Européens. "Même dans la rue, on ne les voit plus comme auparavant", a-t-elle déploré.

Etienne Lankoandé