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Préparatifs des fêtes : « C’est parce qu’on est en vie qu’on pense à préparer des fêtes », selon un habitant d’une zone d’insécurité

prepa fetesNous sommes à quelques heures de la fête de Noël et à quelques jours de celle du nouvel an. Si dans des villes comme Ouagadougou on constate une ambiance festive, tel ne semble pas être le cas dans les zones dites « à fort défi sécuritaire », selon les informations dont nous disposons.

Une source locale nous a confié par exemple que dans plusieurs villages de la commune de Liptougou, dans la région de l’Est, les églises sont fermées. Dans le village de Kodjéna, précise cette source, « des groupes armés terroristes sont venus une première fois intimer l’ordre aux responsables de l’église protestante de fermer leur lieu de culte et de ne plus venir prier là-bas. Comme les fidèles protestants continuaient de fréquenter le lieu, ces hommes armés, à leur deuxième visite, y ont procédé à des tirs de sommation. Depuis ce jour, les églises sont restées fermées dans cette bourgade ».

 Les habitants de cette localité, on le voit bien, ne peuvent donc même plus aller prier au temple, à plus forte raison fêter Noël ou le nouvel an.

« La préoccupation de ces populations, c’est d’avoir à manger  et de vivre dans la quiétude, sans le crépitement des armes. C’est parce qu’on est en vie qu’on pense à préparer des fêtes. Pour l’heure, les fêtes ne nous intéressent pas.  Il n’y aura pas plus grande fête que lorsqu’on ne parlera plus d’attaques terroristes, lorsqu’on pourra vivre dans la paix et la quiétude », a martelé  l’un de nos interlocuteurs. Et d’après les avis que nous avons recueillis de part et d’autre, dans plusieurs localités où règne l’insécurité, les gens n’ont pas le cœur à la fête.

Cependant à Ouagadougou par exemple, la capitale du Burkina, les fêtes de fin d’année se préparent, même si la ferveur n’est pas la même que celle des années antérieures. Sayouba Ouédraogo, couturier au secteur 30 de Ouagadougou, quartier Nagrin, nous confie que contrairement aux années précédentes, cette année l’engouement n’est pas grand. « Les années précédentes, à pareil moment j’étais débordé par le travail. Mais il n’y a pas assez de clients cette année », déplore-t-il.

Comme lui, quelques vendeurs de gadgets présents aux différents feux tricolores de la ville nous ont confié que le marché était morose. A les écouter, cela est lié à la situation sécuritaire du pays.

Flora Sanou