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Fédération burkinabè de football : « Nous sommes vraiment fiers du travail qui a pu être abattu en si peu de temps », Sita Sangaré

ration uneLe Colonel Sangaré, à la tête de la Fédération burkinabè de football (FBF) depuis 2012, passera le témoin en août 2020 à quelqu’un d’autre. Dans une lettre datée du 10 mars 2020, le chef d’état-major général des armées, le Général de Brigade Moïse Miningou, avait marqué son accord pour la candidature à la présidence de la FBF du Colonel Sita Sangaré. Mais cette autorisation a été par la suite annulée par une dernière lettre du Gal Miningou adressée à l’intéressé. Il invoque des « raisons de service » pour justifier ce refus. Dans une interview que l’actuel président de la FBF a accordée à Radars Info Burkina, il dit être satisfait des résultats obtenus au cours de ses deux mandats.

Radars Info Burkina (RB) : Quel sentiment vous anime aujourd’hui, après autant d’efforts à la tête de la Fédération burkinabè de football (FBF), de devoir passer le témoin à quelqu’un d’autre ?

Sita Sangaré (SS) : Dans la vie, chacun apporte son concours et à un moment donné évidemment il faut passer le flambeau. Je pense que nous avons encore quelques mois devant nous. Quand nous arrivions à la tête de la FBF, nous étions conscients qu’il y avait beaucoup à faire. Nous sommes fiers de ce que nous avons pu réaliser d’abord en termes de textes. Je vois souvent des amalgames qui sont faits très souvent à dessein. Apparemment, les gens ne sont focalisés que sur les résultats des Etalons. Je peux vous assurer qu’au contraire quand vous êtes   à la FBF, vos adversaires vous guettent sur ce chantier. En effet, l’histoire de notre pays montre que la plupart du temps, des gens de mauvaise foi profitent des mauvais résultats des Etalons pour déstabiliser les structures fédérales. Heureusement et malheureusement pour ces gens, ils n’ont pas eu cette occasion, compte tenu des résultats relativement encourageants des Etalons. Donc aujourd’hui on nous fait ce reproche. On dit qu’on n’avait d’yeux que pour les résultats des Etalons. Lorsque nous arrivions, sur le plan des textes il y avait beaucoup à faire. Nous avons fait adopter ce qu’on appelle la politique fédérale de développement du football  qui se base sur la politique nationale de sport au Burkina Faso. La politique fédérale de développement du football est un référentiel pour toutes les fédérations qui se succéderont au Burkina.  Il faut un guide pour pouvoir construire le football. On est très fier d’avoir pu élaborer ce référentiel. Nous avons adopté toute une batterie de textes. Les statuts ont été toilettés avec le concours de l’ensemble de nos membres affiliés mais également le regard de techniciens du football de la Confédération africaine de football (CAF) et de la Fédération internationale de football association  (FIFA). En 2018, nous avons encore engagé de vastes réformes qui ont conduit à l’élaboration de toute une série de textes, dont le code électoral et le code éthique.

En matière de finances, il y a un document qui a été élaboré. Nous avons abattu un travail considérable en matière de textes parce que sans textes, il est difficile de travailler.  Nous avons abattu un grand boulot à ce niveau en ce qui concerne l’environnement du football. Nous avons également travaillé à créer des structures spécifiques pour l’organisation. Je ris toujours quand j’entends les   gens réagir à ce que nous avons appelé la Ligue de football professionnel. C’est juste parce que nous aspirons au professionnalisme mais notre contexte fait qu’aujourd’hui on ne le peut pas. Quand nous arrivions à la FBF, il n’y avait que la ligue nationale de football qui avait en charge l’organisation de toutes les compétitions. Nous avons vu que cette ligue était très peu étoffée. Elle ne disposait même pas de siège.  Nous avons travaillé à acquérir un siège au département des compétitions nationales. Nous avons scindé la ligue nationale de football en quatre entités distinctes pour mieux gérer les différentes compétitions. Donc la ligue de football professionnel a en charge l’organisation des compétitions de la première et de la deuxième division ainsi que de la Coupe du Faso.

Nous nous sommes dit que ce sont nos compétitions phares et c’est pour ça que nous avons qualifié cette ligue, la ligue de football professionnel, pour qu’elle organise ces compositions phares. Ensuite il y a la ligue de football jeune qui organise les compétitions de petites catégories, à savoir les cadets, les minimes et les juniors. En outre, nous avons la ligue de football amateur qui organise les compétitions de la troisième division et également le football féminin. Nous avons vu souvent les dames se plaindre du fait que le football féminin est encore embryonnaire dans notre pays, quoique nous ayons fait beaucoup d’efforts en la matière.   C’est également une de nos fiertés. Mais nous disons que le football féminin est appelé à se développer.

Toutes ces ligues sont chapeautées   par un département des compétitions nationales. En outre, je dois préciser que nous avons également fait des efforts au niveau des acteurs. Concernant les arbitres, à notre arrivée, le quatuor arbitral touchait 31 500 francs CFA par match de football.  Aujourd’hui, ce montant atteint 100 000 FCFA. Nous avons aussi travaillé à améliorer la dotation des arbitres et à leur donner des équipements de base. Nous allons, dans les jours à venir, procéder à une remise d’équipements au profit du corps arbitral.

Dans le domaine des infrastructures, nous avons travaillé à poser des grilles de protection pour assurer la sécurité des acteurs. Et c’est important. Nous avons commencé à Ouagadougou sur les terrains de l’Union sportive des forces armées (USFA), de l’Etoile filante de Ouagadougou, de l’ASFA Yennenga et du Rail club du Kadiogo. Nous avons étendu cela à Bobo-Dioulasso, aux terrains du Racing club, de l’AS fonctionnaire. A l’intérieur du pays, nous avons le terrain de Léo, celui de Gaoua, et c’est prévu également à Koudougou.

Nous avons permis de poser des pelouses synthétiques au niveau du centre technique de la fédération, au stade Issoufou Joseph Konombo, sur le terrain de Ziniaré, au stade Ouobi de Bobo-Dioulasso, et nous comptons poursuivre ces efforts. Il y a des projets d’éclairage par le solaire.   Cela a commencé par le terrain de l’Etoile filante de Ouagadougou. Il y a trois autres terrains qui seront concernés dans les mois à venir. Sur le plan des résultats également, nous étions très contents que face à des nations huppées et bien préparées le Burkina ait pu remporter le trophée des jeux africains au Maroc.

Donc nous  sommes vraiment fiers du travail qui a pu être  abattu en si peu de temps. Nous éprouvons donc des sentiments de gratitude pour le monde du football, dont le soutien ne nous a pas fait défaut pendant tout ce temps. 

Propos recueillis par Richard Tiéné