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Filière pêche : Mareyeur, une profession qui nourrit son homme au Burkina

fishing uneLe secteur de la pêche et de l’aquaculture contribue pour 0,41% au PIB. La production annuelle burkinabè est de 25 000 tonnes. Une offre qui ne parvient pas à couvrir les besoins en poisson des populations. Par conséquent, les importations sont en train de dépasser 100 000 tonnes par an. Hamadé Kaboré est un acteur de la filière pêche : il est commerçant de poisson des grandes pêcheries des barrages de la Kompienga et du Sourou. Radars Info Burkina est allé à sa rencontre.

Il est donné de constater que de gros poissons frais sont exposés chaque soir aux abords de la voie située entre le parc Bangr-weogo et le barrage de Tanghin. Ainsi, les personnes intéressées n’ont qu’à faire escale pour se procurer cette denrée en déliant les cordons de la bourse. Le propriétaire de ce commerce est Hamadé Kaboré, un quinquagénaire. 

« J’ai dix ans d’expérience dans le commerce du poisson. J’obtiens la ressource dans les pêcheries des barrages de la Kompienga et du Sourou.  Ce sont des compagnies de transport de personnes ou des camions qui m’apportent le poisson dans des glacières. Je vends le kilogramme à 2000 F CFA. Ce sont principalement des capitaines, des carpes et des maquereaux », explique-t-il.

A l’en croire, pour permettre aux poissons de se reproduire et ainsi pérenniser la ressource piscicole, actuellement la pêche est suspendue au barrage de la Kompienga. Toutefois, notre interlocuteur nous confie qu’il s’approvisionne au barrage du Sourou.

Parce qu’il n’obtient pas régulièrement du poisson des grandes pêcheries nationales, M. Kaboré dit qu’il est obligé de vendre le poisson frais importé du Sénégal. Il dit acheter le carton de 20 kg (carpes et maquereaux) à 25 000 F CFA, qu’il revend à 1500 F CFA le kg. Il peut arriver qu’il écoule 2 à 3 cartons par jour.

fishing 2«Grâce à cette activité, j’ai pu construire une maison dans une zone périphérique de la capitale où je vis avec ma famille. En plus, je parviens à prendre en charge les études de mes enfants», indique Hamadé Kaboré, qui s’apprête à aller livrer une commande à un de ses fidèles clients à domicile.

Comme principale difficulté rencontrée dans l’exercice de son activité, il cite le transport du poisson. Si le camion ou le car arrive en retard ou n’arrive pas à destination en cas de panne, la denrée se détériore, ce qui occasionne des pertes énormes, explique-t-il.

Inoussa Ouédraogo est un jeune garçon employé par M. Kaboré. Il l’assiste dans ses tâches. «Je vends le poisson aux clients. Je l’écaille avant de le livrer. Souvent, je rends aussi service à des clients qui veulent que je nettoie et vide le poisson qu’ils ont acheté. Certains clients généreux me donnent de l’argent après ce service. J’arrive à subvenir à mes besoins essentiels grâce à ce travail », affirme-t-il.

Abdoul Aziz Zoungrana est un fidèle client de M. Kaboré. Il est sur les lieux pour se procurer 6 kg de carpes. Selon ce client, il n’achète son poisson que chez M. Kaboré, parce que la denrée de ce dernier est toujours de bonne qualité.

Au Burkina Faso, les principaux lieux où est pratiquée la pêche sont les retenues d’eau (1200 dont 500 pérennes) et les principaux cours d’eau, à savoir le Mouhoun, le Nakambé, le Nazinon, la Léraba, la Tapoa, la Comoé et la Pendjari.

Au niveau de la quasi-totalité des pêcheries et des plans d’eau, il y a surexploitation, une situation qui est à déplorer.

Le secteur de la pêche est pris en compte dans le programme présidentiel de 2016 à 2020. Trois mesures y sont prônées. Il s’agit d’accroître la production en la faisant passer de 20 000 à 30 000 tonnes d’ici 2020, de renforcer les capacités des acteurs de la pêche et de l’aquaculture et, enfin, de financer le secteur.

Aly Tinto (Stagiaire)