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Blocus de la Kompienga : Une chaîne de solidarité pour soutenir la population de la province

kmp uneLa province de la Kompienga est isolée du reste du Burkina du fait du blocus imposé par les groupes armés qui y dictent leur loi. Jadis réputée pour ses immenses potentialités agro-sylvo-pastorales, cynégétiques, halieutiques et abritant le plus grand barrage hydro-électrique du pays, la Kompienga est, de nos jours, sous le contrôle d’hommes armés, selon les ressortissants de ladite province. Dans le but de voler au secours de leurs frères et sœurs déplacés internes et leurs hôtes, les ressortissants de cette partie du pays ont mis en branle une chaîne de solidarité.

Selon le porte-parole des ressortissants de la Kompienga, Bassirou Badjo, il est impossible de joindre au téléphone un parent sur place, car les réseaux de téléphonie mobile sont coupés. Les femmes sont obligées également de recourir aux meules pour écraser le mil. Et comme si cela ne suffisait pas, les terroristes se sont arrogé le droit de vie et de mort sur ces populations qui vivent sous leur férule.

kmp 2C’est pourquoi les ressortissants de cette partie du territoir national ont décidé de voler au secours de leurs frères et sœurs qui y vivent encore. « Il s'agit pour les ressortissants de la province de la Kompienga de collecter des dons en nature ou en espèces pour soulager un tant soit peut les populations touchées par la situation sécuritaire. Le besoin se fait sentir, car en plus des PDI, les populations hôtes qui les ont accueillies sont également impactées par l'embargo et les autres activités terroristes qui s'en sont suivis : sabotage du réseau électrique de la Sonabel, manque d'eau potable, manque de réseau de communication », a expliqué Bassirou Dadjo.

kmp 3A en croire ce dernier, ce sont les groupes armés qui décident de qui doit vivre  et comment il/elle doit vivre dans la province de la Kompienga. En témoignent les exécutions sommaires, les enlèvements de jeunes, les viols, le pillage du bétail et des biens matériels. De plus, les contrôles sur les routes font partie des activités quotidiennes de ces hommes armés. Ils les effectuent pour dissuader certaines personnes qui tentent de sortir des villes ou villages ou d’y pénétrer. C'est lors de ces contrôles qu'ils procèdent aux enlèvements, voire aux exécutions.

 Au regard de cette dramatique situation, les ressortissants de la Kompienga tirent la sonnette d’alarme et interpellent les autorités. « A mon avis, nos FDS ont tardé à réagir. Même quand elles ont réagi, comme ce fut le cas avec l'opération Otapuanu, cela ne s’est pas fait dans la durée. Malgré la présence de nombreux pisteurs (guides de chasse) qui maîtrisent bien la forêt, l'avènement des VDP ne s'est pas très bien remarqué, certainement parce qu'ils n'ont pas été motivés, formés et dotés du matériel de combat adéquat. La plupart de ceux qui s’étaient engagés dès les premiers moments de la présence terroristes se sont cherchés après. Conséquence : les hommes armés ont gagné du terrain sans avoir été confrontés à une résistance. Et ils continuent même leur occupation des lieux avec des répercussions très dommageables pour les populations », a-t-il précisé.

Les ressortissants de la province de la Kompienga lancent donc un appel à toutes les bonnes volontés à ne pas hésiter un seul instant à aider à sauver des vies.

Barthélémy Paul Tindano