Lancé depuis près de trois ans, l’aménagement du tronçon reliant l’hôpital Yalgado à l’échangeur de l’Est, appelé avenue Thomas-Sankara, peine à s’achever. En effet, depuis le 22 décembre 2018, ce tronçon de la route nationale n°3 est bloqué pour des raisons de travaux, obligeant les uns et les autres à créer un passage secondaire. Les usagers font des pieds et des mains pour rallier les autres parties de la capitale.
Si les riverains des zones de Yalgado, Somgandé, Dapoya et Tanghin voyaient en l’ouverture de l’échangeur du Nord la fin des bouchons, ils ne sont pas encore au bout de leurs peines. En effet, les travaux de réhabilitation de l’avenue Thomas-Sankara, sur la route nationale n°3, ont conduit au blocage du tronçon allant de l’hôpital Yalgado à l’hôtel Silmandé, route de Kaya. Pis, aucune voie de déviation n’a été prévue pour soulager un tant soit peu les usagers. « Ce n’est pas normal qu’on ferme une voie aussi empruntée sans penser à une déviation, d’autant plus que de l’autre côté, il faut passer au minimum 30 mn dans les bouchons », s’insurge Moussa Tall, usager de la route.
Ceux qui ne veulent pas rester coincés dans les embouteillages monstres empruntent un passage de fortune créé pour la circonstance par des jardiniers de la zone. «La route est bloquée depuis le 22 décembre 2018. L’entreprise avait bloqué la voie avant même l’arrivée de tout son matériel. Nous constatons depuis peu que le matériel est en train d’arriver et nous espérons que les travaux seront bientôt achevés. Le souci aussi, c’est que les ouvriers ne travaillent pas de nuit, ce qui fait que les choses ne vont pas vite. Nous avons été obligés de déplacer nos plantes pour créer un passage permettant aux gens de circuler », explique Albert Ilboudo, jardinier.
Ce passage, s’il permet d’éviter les bouchons, est tout de même digne des montagnes russes. En plus de ne pas être du tout rassurant pour les usagers de la route, il se révèle un parcours du combattant pour ceux qui décident de s’y aventurer. Elèves, étudiants, travailleurs, commerçants et même des malades de l’hôpital Yalgado se livrent quotidiennement à des acrobaties. « Nous aidons également ceux qui ont des difficultés en faisant passer leurs motos. Sinon la voie est sans issue. L’entreprise n’a pas prévu de déviation, alors qu’il y a des élèves, des étudiants et même des travailleurs qui empruntent cette voie pour regagner la ville. Il y a des jours où nous sommes obligés de mettre au dos des patients de Yalgado pour qu’ils puissent traverser et aller faire des examens à l’hôpital Schiphra. C’est vraiment difficile pour les populations », confie le jardinier-passeur.
Cela n’est pas sans conséquences sur l’activité des riverains. « Nos activités ici sont au point mort. Depuis que la route est bloquée, je n’ai pas eu un seul client qui s’est arrêté pour voir mes plantes. Notre souhait est que l’entreprise en charge des travaux fasse au moins une déviation, si petite soit-elle, pour faciliter la tâche aux usagers et nous permettre de reprendre nos activités», recommande M. Ilboudo, le jardinier.
En attendant, tous croisent les doigts pour une fin, le plus tôt possible, des travaux de réhabilitation de cette avenue.
Edwige Sanou