Le solaire au Burkina : Une transition énergétique difficilement accessible

solaire uneLes délestages sont devenus monnaie courante au Burkina Faso, surtout en période de chaleur. Après  plusieurs  alternatives qui ont démontré leurs limites,  le solaire semble être la solution palliative adéquate. Nombreux sont les Burkinabè qui avaient nourri l’espoir de disposer d’électricité 24h sur 24 pendant toute l’année, grâce aux installations solaires. Cependant il faut reconnaître que très peu d’entre eux peuvent s’offrir ce produit.

Disposer d’électricité à tout moment de l’année n’est pas un mythe. Mais à quel prix cela est-il possible ? Mieux, combien de Burkinabè peuvent se le permettre, étant donné le revenu moyen dans ce pays ? « Nous sommes tous conscients du fait que le solaire est la réponse  aux  délestages au Burkina. Cependant, il faut reconnaître qu’il n’est pas à la portée de tous », souligne Alain Traoré, agent de la fonction publique.

En réponse à cette plainte de M. Traoré, Armand Joseph Compaoré,  responsable commercial d’une structure  spécialisée dans la vente et l’installation d’équipements solaires, souligne que  le solaire n’est pas aussi inaccessible que beaucoup le croient dans la mesure où, selon lui, il représente un investissement à long terme.  «  Nous avons des kits pour des installations standards qui coûtent 500 000 FCFA. Ce prix, nous le pensons, est à la portée du  Burkinabè moyen, et l’installation lui permettra d’avoir les commodités nécessaires, juste pour s’éclairer, faire marcher le ventilateur et regarder la télévision  ».

solaire2Et d’ajouter : « Avec le kit de 500 000 FCFA, vous avez une garantie de 5 à 6 ans. Lorsqu’on  va faire le retour d’opportunité en utilisant l’énergie de la SONABEL et celle du solaire, au bout de 2 ans vous rentabilisez votre investissement de 500 000 FCFA et vous avez encore trois ans d’utilisation. Raison pour laquelle il est conseillé d’opter pour les équipements de qualité », confie-t-il.

Selon le responsable commercial, il faut savoir aussi que qualité rime avec coût, même si celui-ci déplore l’exagération dont font montre certains. « En effet, en matière de dispositif solaire de qualité qui peut répondre aux besoins, il faut s’adresser à des usines agréées qui sont reconnues internationalement pour avoir des produits certifiés. En plus de cela, il y a un facteur non négligeable qui impacte également le coût du solaire, à savoir les frais de  douane », précise-t-il.

Toutefois, il faut noter que le marché du solaire est saturé ces dernières années, bien souvent par des équipements qui ne répondent pas toujours aux normes de qualité, et dont la fixation du prix se fait sans le moindre contrôle de l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE), une structure chargée du contrôle et de la promotion  des équipements en matière d’énergies renouvelables au Burkina.

solaire3Malgré la place de choix  qu’occupe l’énergie solaire dans le développement du Burkina Faso, la phase de transition énergétique est toujours parsemée d’embûches. C’est dans cette optique que le Burkina Faso a bénéficié d’une subvention de l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) pour mettre en œuvre un projet de près de 6 milliards de francs CFA visant à électrifier 42 localités dans les régions des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun par système solaire photovoltaïque et par centrale solaire/diesel.

Edwige Sanou