Situé dans l’arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou, Karpala est un des quartiers populaires et périphériques de la capitale dont l’inaccessibilité de ses voies a fait la renommée. En effet, pour rejoindre Karpala, il faut faire face aux nids de poule, aux crevasses, à la poussière et aux petits lacs en temps de pluies. Ce calvaire, les populations de Karpala et environnants le vivent depuis des années. Face à plusieurs promesses non tenues de certaines autorités municipales d’arranger les voies, la population semble avoir perdu tout espoir de la part de celles-ci. Certains à travers des initiatives individuelles ou collectives essaient tant bien que mal d’apporter leur contribution dans la résolution de ce problème.
Avec ou sans pluie les voies de Karpala sont difficiles d’accès. Entre la poussière et le sol accidenté en saison sèche et l’eau, la boue et les nids de poule en période de pluies, les habitants de Karpala ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, à chaque pluie, les habitants de ce quartier ont les pieds dans l’eau. En saison sèche, chaque passage de voiture est synonyme de poussière. Les nids de poule semblent avoir élus domicile dans ce quartier périphérique. Toute chose qui entrave le développement économique de la zone et contribue à augmenter le nombre d’accidents de la circulation. En cas de forte pluie, ils sont nombreux à être bloqués à la maison ou en ville, parce que les voies d’accès au quartier se retrouvent submergées d’eau.
Face à toutes ces difficultés, certains habitants du quartier, ont décidé de prendre le taureau par les cornes. En effet, conscients qu’ils sont les premiers perdants au regard de l’état des voies, certains habitants décident d’apporter leurs contributions pour arranger la voie. Avec la terre, des cailloux, des pelles ou des pioches, chacun essaie à sa manière d’apporter son grain de sable au travail. « En temps de pluies, la voie est inondée d’eau. On ne peut même pas passer. On ne travaille plus. Nombreuses sont ces autorités qui sont passées voir l’état des routes. On nous promet d’arranger, mais rien. Quelques fois nous essayons d’arranger nous-mêmes avec le sable et des cailloux », confie Martin TIEMTORE, commerçant dans les encablures de Karpala. Hommes, femme et enfants, tous mettent la main pour aider à désenclaver la zone.
Toutefois, l’effet de ces actions citoyennes qui sont faites avec beaucoup d’amateurisme ne fait pas long feu. Tel le mythe de Sisyphe, très vite, le sable et les cailloux sont emportés et le désarroi se réinstalle : un vrai éternel recommencement qui ne fait que mettre les populations riveraines en retard « Quand nous remplissons les trous avec les cailloux et le sable, à chaque pluie, l’eau emporte tout sur son passage », s’alarme M. TIEMTORE. En plus de cela, d’autres ne mettent pas la main les pates.
D’autres par contre, toujours encrés dans la conception de l’Etat providence sont stoïques et ne veulent pas mettre la main à la patte. « Personnellement, j’essaie après les pluies de renforcer la voie qui me côtoie. Mais quand je le fais, personne ne m’aide », déplore Alain BILOGO, un habitant.
Quoi qu’il en soit, les habitants de Karpala implorent le gouvernement, afin qu’il se penche sérieusement sur le développement de Karpala en réhabilitant ses voies, car comme on le dit souvent, le développement d’un pays passe nécessairement par le développement de ses routes. D’autres sur la défensive, envisage passer à l’offensive, car ils n’entendent pas prier les autorités compétentes toute leur vie. « Si le gouvernement ne réagit à notre problème, nous allons barrer cette voie pour que personne ne passe afin qu’ils puissent se pencher un temps soit peu sur la question », signale un riverain.
Edwige SANOU Alexiane YAMEOGO stagiaire
