La période des fêtes est un moment de grande affluence dans la ville de Ouagadougou. C’est aussi une période de rude concurrence entre les commerçants, chacun voulant écouler le maximum de marchandises. Et pour être plus visibles sur le marché, certains vont jusqu’à exposer les marchandises au bord de la voie publique ; toute chose que la police municipale condamne.
À l’approche des fêtes de fin d’année, et même en temps ordinaire, il n’est pas rare de voir des commerçants exposer leurs marchandises au bord de la voie. Après des séances de sensibilisation et des déguerpissements, la police municipale est passée à une autre étape en procédant à des saisies des marchandises des commençants installés anarchiquement au bord de la voie.
Il faut noter que cette pratique anarchique n’est pas un phénomène nouveau dans la capitale, mais à l’approche des fêtes, elle s’intensifie, car tous les commerçants veulent écouler le maximum de produits. Tout espace est ainsi transformé en lieu de commerce. Les abords des voies publiques, les alentours des marchés, et les espaces vides réservés à d’autres fins deviennent à cette occasion un carrefour de bonnes affaires. Ces marchands proposent à la clientèle entre autres des boissons, des objets décoratifs, des jouets, des condiments, de la volaille, etc.
Toutefois, ces comportements ne sont pas sans conséquences sur la circulation, surtout en ces temps de fête. Déjà avec une circulation dense en temps ordinaire, à la faveur des fêtes, la ville devient quasiment impraticable eu égard à ces lieux de commerce improvisés. On se rappelle encore l’accident mortel de la circulation survenu dans l’après-midi du mardi 6 novembre 2018 au quartier Boulmiougou de Ouagadougou. En effet, le conducteur d’un bus d’immatriculation étrangère qui avait essayé d’éviter un motocycliste avait terminé sa course au milieu des commerçants au bord de la voie.
Suite à ce désastre, nombreux sont ceux qui n’ont pas manqué d’en appeler à la responsabilité des autorités communales sur le comportement des vendeurs aux abords des voies. Ce drame n’a malheureusement pas ouvert les yeux à ces commerçants qui flirtent, pour ainsi dire, avec la mort en s’installant aux abords des voies pour écouler leurs produits. La recrudescence de cette pratique n’est que la preuve de l’incivisme de la population, car maintes fois déguerpis par les autorités communales, ces commerçants reprennent leurs mauvaises habitudes une fois les hommes de tenues partis. Cela en oubliant que l’épée de Damoclès plane en permanence au-dessus de leur tête et qu’il suffit de peu pour que l’irréparable se produise.
Edwige Sanou
