jeudi 25 avril 2024

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Vie des partis politiques : Quelle est la place des idéologies dans le débat politique actuel ?

poli uneL’offre politique au Burkina Faso, depuis quelques années, évolue au rythme des contradictions internes des différentes formations politiques. Le débat idéologique a cédé la place à des conflits de positionnement et de leadership qui aboutissent très souvent à des démissions et à la création de nouveaux partis sans offre innovatrice véritable.  Quelle place les idéologies occupent encore dans l’animation de la vie politique actuelle au Burkina ? C’est une question à laquelle Radars Info Burkina s’est intéressé.

Il y a quelques années, il était quasiment impensable de voir un parti politique sans idéologie. Les militants étaient répertoriés par idéologie : soit des gauchistes progressistes (communisme socialiste), soit de la droite (libéralisme). D’autres étaient mêmes des anarchistes. Néanmoins, ils avaient un support idéologique qui sous-tendait la création et l’animation de leur parti. Le débat idéologique était indispensable.

Le Burkina Faso fut l’un de ces foyers de débat idéologique au temps des mouvements étudiants qui se revendiquent des mouvements marxistes léninistes. Ainsi, dans les années 80, l’on avait des partis politiques tels que l’OCV, le PCRV, l’ULC qui étaient des partis progressistes qui venaient s’ajouter à l’UDV-RDA, premier parti Etat unique. D’autres mouvements politiques tels le parti du Pr Joseph Ki- Zerbo ou encore le PAREN de Laurent Bado qui chante le grégarisme africain se revendiquaient d’une idéologie endogène. Tous ces mouvement et partis reposaient sur des idéologies.

De nos jours, ces débats politiques sur les idéologies sont de moins en moins entendus. La plupart des jeunes politiques comme des anciens disciples de ces maquis idéologiques prônent désormais ce qu’ils appellent pragmatisme politique. poli 2Un refus de s’assumer ou un opportunisme, voire un calcul politique ? La voie est ouverte aux critiques.  Mais une chose reste évidente : les idéologies sont reléguées au second plan au sein des partis politiques.

Pour Bernard Bougma, journaliste et observateur de la vie politique au Burkina Faso, la conjoncture internationale a changé. En effet, depuis la chute du bloc de l’Est en 1991, la confrontation idéologique s’est plus ou moins arrêtée entre puissances ainsi que leurs satellites. « Sankara était soutenu par des pays de gauche, il partait en Russie au moment l’URSS et à Cuba, etc., mais aujourd’hui, il n’existe plus de pays qui soutiendra réellement cette logique. Mieux, on est dans un ensemble africain et sous-régional où on doit faciliter les rapports avec les autres Etats.  »

Ainsi au Burkina Faso, il n’est plus rare de voir des partis politiques qui partagent la même idéologie avec des projets de société qui ne sont différents que par la forme de s’opposer. Parfois même, les leaders de ces différentes formations politiques ne sont que d’anciens camarades d’une même chapelle qui mettent désormais en avant le pragmatisme au détriment de l’idéologie.

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Pourtant, l’idéologie, selon Bernard Bougma, est le pilier central d’un parti politique. « L’idéologie, c’est l’âme d’un parti. Chaque militant, dans son parti, devrait connaître son idéologie ainsi que les valeurs et principes qui le guident. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas», a-t-il déploré.

Lorsque les idéologies ne mobilisent plus, d’autres facteurs sont mis en avant pour séduire les électeurs. La probabilité d’un glissement vers des discours régionalistes est alors élevée, y compris l’achat des consciences.  En effet, certains politiques n’éprouveront plus la nécessité de convaincre par des idées ni des idéaux. « Le fait qu’il n’y ait plus d’idéologie qui donne une définition claire de la vision des partis joue négativement sur l’offre politique ces dernières années », regrette Bernard Bougma.

Certains acteurs politiques plus expérimentés mettent tout simplement en avant leur parcours. Ainsi, le simple Curriculum Vitæ d’un ancien ministre ou d’un diplomate suffit à l’ériger en homme providence qu’il  faut pour gouverner.

Thomas Sankara a dit : « La cause du mal est politique ; le remède ne peut qu’être politique. »  Mais des formations politiques sans des orientations idéologiques sont loin d’être des remèdes. Et les exemples ne manquent pas sous nos tropiques.  L’actualité des partis politiques tourmentés pas des frondeurs l’illustre si bien.

 

Péma Néya

 

 

 

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