vendredi 19 avril 2024

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Procès du putsch de septembre 2015 : Après les témoins du parquet, place à ceux des accusés

tem uneLe défilé des témoins se poursuit au tribunal militaire de Ouagadougou. Après les témoins du parquet, dont le dernier à passer à la barre était Chériff Moumina Sy, actuel ministre de la Défense et des Anciens Combattants et président du Conseil national de la Transition (CNT) pendant le coup d’Etat, ce sont les témoins des accusés qui ont commencé à déposer. Ce vendredi 15 mars, ce sont les trois témoins du sergent Nobila Sawadogo et les témoins du sergent-chef Médard Boué qui étaient devant les juges pour apporter leur témoignage dans le cadre du procès du putsch de septembre 2015, lesquels témoignages sont à la décharge des accusés.

Pour leur défense, le sergent Nobila Sawadogo et le sergent-chef Médar Boué ont souhaité que des personnes avec lesquelles ils ont interagi le 16 septembre 2015 et jours suivants viennent témoigner de leur calendrier pendant la période d’arrestation des autorités de la Transition.

En ce qui concerne le sergent Nobila Sawadogo, il a fait appel à Conseiyouré Sawadogo, dit Salam, sexagénaire et commerçant, à Rufine Sawadogo née Ouédraogo, employée de commerce, et au sergent Jean Yonli pour apporter des éléments qui peuvent le disculper sur certains points, notamment sur son calendrier du 16 septembre 2015, jour de l’arrestation de Michel Kafando et de ses ministres. Il faut rappeler que lors de ses auditions, le sergent Nobila Sawadogo a toujours déclaré n’être entré en scène pendant les évènements du 16 septembre 2015 que le 17 septembre 2015, parce que ayant été affecté à la sécurité du général Gilbert Diendéré, président du Conseil national de la démocratie (CND). Toutefois, malgré sa constance depuis l’instruction, il n’avait pas réussi à convaincre le parquet. La déposition de ces témoins avec qui il était dans l’après-midi du 16 septembre 2015 doit pour lui emporter la conviction du tribunal sur le fait que le premier jour de l’arrestation des autorités, il n’était ni dans le commando qui est passé à l’action, ni dans l’escorte de Golf qui l’a conduit au palais de Kosyam après l’assaut des hommes.

Appelé en première position, le sexagénaire Conseiyouré Sawadogo, dit Salam, affirme que l’accusé est arrivé à son domicile le 15 septembre 2015 vers 10h et en est reparti vers 12h avec pour destination le lieu de commerce de Rufine Sawadogo où il devait payer des fournitures scolaires qu’il devait expédier au village. Mme Sawadogo, qui dit appeler l’accusé « son mari » en raison du fait que son époux et lui sont des ressortissants du même village, est venue confirmer les dires du sexagénaire. Elle affirme que le sergent Nobila Sawadogo est arrivé chez elle vers 13h et est reparti entre 14h et 15h pour envoyer les fournitures qu’il venait d’acheter ainsi que des pneus au village. Le dernier témoin, le sergent Jean Yonli, qui était le collègue de l’accusé au poste de garde, affirme que le sergent Nobila Sawadogo est arrivé au palais de Kosyam dans la soirée du 16 septembre 2015 vers 17h suite à son appel de rejoindre au plus tôt le camp sur instruction du major Badiel qu’il a entendu au garage. Pour Me Flore Toé, conseil du sergent, ces dépositions viennent confirmer que son client n’était pas au palais dans la matinée de l’arrestation des autorités de la transition qui a eu lieu vers 13h. Pour elle, ces témoignages sont donc en phase avec les déclarations du sergent qui affirme qu’il n’était ni dans le commando qui a mené l’action, ni dans l’escorte qui est allée chercher le général Diendéré à son domicile vers 14h, puisqu’à ces heures, il était avec certains des témoins qui ont déposé ce vendredi matin. Ce qui remet en cause certains procès-verbaux de coaccusés qui affirment que le sergent Nobila Sawadogo faisait partie de ceux qui ont fait irruption dans la salle du Conseil des ministres et de ceux qui sont allés chercher le père spirituel du RSP à son domicile.  Il s’agit notamment des dépositions du caporal Sami Da et du sergent-chef Moussa Nébié, dit Rambo, qui très vite ont fait volte-face devant le tribunal. « Je reconnais que lors de mes premières auditions, j’avais dit que j’ai reconnu le caporal Nobila Sawadogo parmi le commando, mais quand je suis passé à la barre, je suis revenu sur mes déclarations. C’est faux, je me suis trompé. Il n’était pas dans ce commando. C’est dans le cortège du général que Nobila Sawadogo et moi on s’est vu le 17 septembre 2015 », a déclaré le caporal Sami Da. Et le sergent-chef Nébié Moussa, dit Rambo, d’ajouter : «  Je confirme et je reconfirme que c’est le 17 septembre que Nobila Sawadogo était avec moi ». Chose qui ravit l’accusé et son conseil. « Nous avons ainsi la confirmation que Sawadogo Nobila ne pouvait pas être parmi le commando qui a fait l’assaut, ni du cortège qui est allé chercher le général à son domicile. Ce n’est qu’à partir du 17 septembre que Sawadogo Nobila a fait partie du cortège et il était constant depuis le début », s’exclame Me Flore Toé.

Un témoignage à prendre avec des pincettes

tem 2Le témoignage qui a suscité des débats lors de ces passages à décharge du sergent Nobila Sawadogo est celui de Rufine Sawadogo née Ouédraogo, dont le mari et l’accusé sont du même village. Pour le parquet, cette affinité du témoin et de l’accusé remet en cause la crédibilité de ce témoignage. « Si elle charge son ‘’mari’’, ce n’est pas sûr que l’entrée au village lui sera facile. Prenez ses déclarations avec des pincettes. Une bonne femme ne peut défendre que les intérêts de son mari. Loin d’être un témoin, elle intervient comme une supportrice de son ‘’mari’’ », notent Alioun Zanré et ses pairs. Mais pour la défense, le parquet, à travers ces déclarations, ne fait pas du droit mais des allégations et des sous-entendus au lieu d’apporter les preuves de sa poursuite. «  Personne n’arrive à nous apporter la preuve que Sawadogo Nobila était dans le cortège du général et du commando. Qu’on ne vienne pas nous dire que le témoin est supportrice de l’accusé. Ce n’est pas parce qu’ils sont du même village qu’elle n’a pas le droit de venir à ce procès dire la vérité. Ce que le parquet vient de faire est tout sauf du droit », s’est indignée Me Flore Toé.

A l’instar du sergent Nobila Sawadogo, les témoins du  sergent-chef Médar Boué sont passés faire des déclarations qui sont en phase avec celles de l’accusé à la barre. L’adjudant-chef Issouf Guiré dit avoir invité l’accusé le 17 septembre 2015 à se démarquer de ce qui était en train de se passer. Le 22 septembre de la même année, il est passé à son bureau et lui a signifié qu’il partait s’enregistrer au camp Guillaume conformément à l’appel du chef d’état-major général des armées. Toute chose qui, selon le sergent-chef Médard et son conseil Me Bama, confirme le fait que l’accusé a été, pendant ces évènements, « une mouche prise au piège de la toile de l’araignée », même s’il ne nie pas entièrement les faits qui lui sont reprochés.

Candys Solange Pilabré/ Yaro

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