dimanche 28 avril 2024

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Commerce à Ouagadougou : Un instant avec les vendeurs autour des postes de péage

Dpéagees marchand(e)s, victuailles en main, accourant dès qu’un automobiliste ralentit ou s’arrête, hélant les passagers pour leur proposer des produits tels que des gâteaux, des mouchoirs, des pommes, de l’eau, etc. ce spectacle est ordinaire dans les gares et arrêts de bus du pays. Ce phénomène a la peau dure malgré les incidents malheureux qui hélas, surviennent très fréquemment. Pour en savoir plus sur les non-dits de ce petit commerce, nous sommes allés à la rencontre des concernés dont quelques uns ont bien voulu lever un coin de voile sur cette pratique qui est une marque de fabrique de la « débrouillardise à la Burkinabè ».

 

Il est 9 heures passé lorsque nous arrivions au poste de péage situé à la sortie ouest de la ville de Ouagadougou. L’axe lourd par excellence puisqu’il relie les trois plus grandes agglomérations du pays que sont Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou. C’est dire qu’en termes d’affluence, elle fait partie des voies les plus fréquenté.

A peine quelques minutes d’observation et un car est vite arrivé. Comme des acteurs d’un film bien au fait de leurs rôles, des fillettes, des garçonnets d’à peine  dix(10) ans et des femmes d’âge mûr se ruent vers lui, proposant aux passagers quelques marchandises pour les commodités du voyage. Et c’est une gamme variée de marchandises qui leur sont proposés, non sans un certain sens du marketing. Et pour cause, quelque soit l’âge du client, ce sont les qualificatifs  du genre « tonton » « tantie » et « naaba » qui leur sont affublé.

Tiemtoré InoussaLa trentaine bien sonnée, trois bidons d’eau en main, Inoussa TIEMTORE dit s’être adonné à ce métier, parce qu’il n’a pas eu autre possibilité. Mais quoi qu’il en soit, cela lui permettre de subvenir à ses besoins. « Pendant la période de grande chaleur, mon gain journalier varie entre quatre mille (4000) et cinq mille (5000) francs CFA ». «C’est bien parce que nous n’avons pas trouvé mieux à faire. Cela fait cinq (05) ans que j’exerce ce métier. Auparavant, j’étais volontaire de sécurité, mais la société qui m’employait a refusé de payer nos salaires. Il a bien fallu que je cherche quelque chose à faire pour vivre », confie Alimata qui tient sous la main un sachet contenant des gâteaux qu’elle s’empresse d’aller proposer aux clients du car avant de revenir terminer son histoire.

Aminata OUEDRAOGO, la cinquantaine, elle,  raconte avoir perdu son époux depuis deux (2) ans. Ce qui fait qu’aujourd’hui, elle a sous sa charge six (06) enfants dont trois garçons et trois filles. Aucun de ses enfants n’est en âge de travailler. Ce petit commerce de gâteaux, de bananes et de pommes aux abords des péages, est pour elle, la seule manière de prendre en charge sa famille, même si cela n’est pas sans difficultés. « Les dépenses sont telles que je ne suis même pas en mesure d’économiser cinq mille (5000) francs CFA par mois », déplore t-elle.

Ce métier atypique comporte beaucoup de risques. «Il ne se passe pas un seul jour sans accident. Rien qu’hier (28 mars) j’ai été témoin d’un accident dont une fille a été victime. Le véhicule lui a littéralement marché sur le pied. C’est un mal nécessaire puisqu’il faut bien gagner sa vie, même si nous autres chauffeurs, déplorons les embouteillages que ces commerçants occasionnent », confie Rachid KABORE, chauffeur. Pour lui, il faut des mesures palliatives afin d’éviter que ces commerçants ne mettent tout le temps leur vie en danger pour assurer la pitance quotidienne. « On pouvait emménager des endroits pour les vendeurs de sorte que les clients intéressés sortent des véhiculent et les y rejoignent », préconise t-il. Mais du reste, « Chacun prend des précautions de sorte à éviter de se faire écraser », retorque Inoussa TIEMTORE, le vendeur d’eau.

Aussi, « Au titre des difficultés dont nous sommes bien obligés de faire face quotidiennement, il y a le fait que certains clients nous accusent de vendre une eau qui n’est pas d’origine alors meme que je m’approvisionne à la SODIBO », explique, notre vendeur d’eau.

vendeurs péage

Cet univers de Inoussa TIEMTORE et de ses camarades, bien que très risqué soulage un temps soit peu les voyageurs qui souvent, avec leus marchandises peuvent se désaltérer et se restaurer pendant les voyages. C’est pourquoi, ils bénéficient souvent de l’indulgence de certains voyageurs. « Je comprend la situation de ces commerçants, même si je déplore le fait que souvent ces vendeurs gardent par devers eux la monnaie surtout lorsque les arrêts des cars sont courts », regrette Salif, un voyageur.

Dans ce métier, il faut noter que la plupart des vendeurs ne sont pas propriétaires des marchandises qu’ils écoulent. « Nous partageons les bénéfices avec les propriétaires des marchandises. C’est pourquoi, avec ce que nous autres détaillants gagnons, il nous est quasiment impossible de prétendre un jour nous installer à notre propre compte. Cela fait maintenant quatre (4) ans que je travaille ainsi, sans aucune perspective», explique Alima, la vendeuse de gâteau, résignée. C’est la même situation que vit Alimata TIENDREBEOGO qui s’approvisionne auprès de sa belle-mère.

 

Soumana LOURA

 

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