mardi 23 avril 2024

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2e jour d’interrogatoire du capitaine DAO : « Avant de voir le communiqué qui portait le général DIENDERE à la tête du CND, je croyais que la dissolution des institutions était la solution à la crise que la hiérarchie militaire a trouvé », capitaine DAO

dao 2Ce vendredi 21 septembre 2018, s’est poursuivi l’interrogatoire du capitaine Abdoulaye DAO, commandant du Groupement d’intervention et de sécurité (GIS), la compagnie chargée essentiellement de la sécurité du président du Faso avant la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Après le parquet militaire, cette pièce maîtresse de l’ex RSP a été cuisinée par les avocats de la partie civile. Même si ce patron de la sécurité du président du Faso au moment du coup de force perpétré contre les autorités de la Transition est restée fidèle à sa stratégie de défense qui est de minimiser son implication dans les évènements du 16 septembre et jours suivants, car ayant posé des actes qui entraient dans le cadre de l’exercice normal de ses fonctions, les avocats de la partie civile estiment qu’il n’a posé aucun acte en ce moment-là relatif à assurer la sécurité du président Michel KAFANDO.

Une journée d’audience, c’est le temps que le parquet militaire a pris pour poser ses questions au capitaine DAO afin de situer ses responsabilités quant aux évènements du coup d’Etat du 16 septembre 2015. Ce vendredi matin donc, c’était au tour des avocats de la partie civile de servir ses questions à l’accusé. Mais celui-ci à garder sa posture de départ. Il dit n’avoir agi que dans l’exercice normal de ces fonctions d’autant plus qu’il a coordonné l’arrivée des chefs d’Etat de la CEDEAO. Par ailleurs, il dit ne toujours pas comprendre comment cette effraction a pu survenir au sein même du dispositif de sécurité du chef de l’Etat, surtout que son groupement composé de 336 hommes étaient les meilleurs éléments toutes catégories confondues que l’armée burkinabè avait. «  Je ne comprends pas pourquoi les gens ont changé jusqu’à ce point surtout qu’on était à quatre jours de la campagne et qu’on avait travaillé pour qu’une telle crise ne survienne pas. Je me mets en tant que cadre de l’Etat burkinabè et tout ce gâchis me peine, car ce sont d’excellents hommes », s’est indigné le commandant du Groupement d’intervention et de sécurité (GIS) et par ailleurs chef de l’unité du Groupement de sécurité rapproché (GSP).

Cette indignation est de la poudre aux yeux pour les avocats de la partie civile qui doutent de la bonne foi du capitaine, car selon eux, au cours des évènements du 16 septembre et jours suivants, le capitaine DAO, ne s’est pas voué corps et âme à la sécurité du président de la Transition comme il est de ses attributions. « Je note que vous n’avez posé aucun acte avec votre chef pour intervenir et faire cesser la menace » a martelé Me Prosper FARAMA qui s’est dit par ailleurs inquiet du dispositif de sécurité du président au regard des déclarations du patron de la sécurité rapprochée du président KAFANDO.dehors

A ces observations sur son professionnalisme au moment des faits, le capitaine DAO a expliqué que le président du Faso est dans une coquille de sécurité et un cercle d’interventions où chaque élément a un mécanisme d’intervention et un rôle précis. « Prenez un œuf, si c’est le jaune qui est gâté, il n’y aura pas de poussins et ça va sentir mauvais », a imagé le patron du GIS pour expliquer ce que ses éléments ont posé comme acte le 16 septembre 2015 et jours suivants, à savoir l’arrestation du président de la Transition, de son premier ministre et de deux de ses ministres. A la question de savoir quelle est la décision que le capitaine a prise en tant que patron de la sécurité présidentielle pour essayer d’arrêter la menace, il a expliqué que face à une quelconque menace, il faut d’abord identifier, localiser et prendre en compte le volume de l’ennemi avant d’intervenir. Chose qu’il dit avoir faite, car de l’identification de l’ennemi, il s’est rendu compte que la menace était subversive, car provenant même du corps et non de l’extérieur et que ce fut le 17 après la déclaration du Conseil national de la Démocratie (CND), que la menace  a été localisée. Quant à l’intervention, il dit s’en être dessaisi dans la mesure où la résolution de la crise est allée au delà du GIS en impliquant l’ensemble du corps, de l’armée et des sages. Toutefois, le capitaine a noté que « dans l’environnement immédiat, on devrait sentir l’action des éléments pendant l’assaut ».

Tout comme avec le parquet, le commandant du GIS a martelé face aux questions de Me FARAMA et de ses paires de la partie civile, qu’il était convaincu que cette arrestation des autorités de la Transition n’était qu’un autre épisode de la série de crise que connaissait le RSP en son temps, jusqu’à la déclaration du CND qui portait le général Gilbert DIENDERE à sa tête ; même la dissolution du gouvernement et des autres organes de la Transition n’a pas changé cette conviction. « Avant de voir le communiqué qui portait le général DIENDERE à la tête du CND, je croyais que la dissolution des institutions était la solution à la crise que la hiérarchie militaire a trouvé. Je n’ai pris conscience que c’était un coup d’Etat que lorsque j’ai vu le communiqué portant le général à la tête du CND », a-t-il expliqué. Un raisonnement que Me FARAMA, le défenseur des victimes de ce coup de force a trouvé bancal, car pour lui, la définition du coup d’Etat ne saurait se faire à la tête du client.08

 En outre, le capitaine DAO, celui-là même qui a apporté le communiqué du CND au médecin-colonel Mamadou BAMBA dit l’avoir fait tout en ignorant son contenu et sur instruction du colonel-major KERE qui l’a rassuré que c’était un document validé par la hiérarchie militaire après les conciliabules. Pour les avocats de la partie civile cette explication est tirée par les cheveux, car pour eux, le capitaine ne pouvait en ignorer le contenu, puisque c’est lui qui en plus de désigner le lecteur, l’a apporté personnellement à la télévision, malgré le fait qu’il ait un grade élevé. Egalement, selon la partie civile, d’après le rapport d’expertise, la déclaration a été enregistrée dans l’ordinateur de l’accusé le 16 septembre aux environs de 1h30 du matin. Un rapport que le capitaine ne reconnait pas, parce que selon ses dires son ordinateur serait de marque « Hp », alors que l’ordinateur que l’expert l’impute est de marque « Toshiba ». Toutefois, il n’exclut pas le fait qu’il aurait pu enregistrer ce communiqué dans son ordinateur avant sa lecture à la télévision nationale.

Acculé aux questions des avocats de la partie civile, le capitaine lança à Me Hervé KAM : « Maître, le jeu de mots devient une question pour un champion ». Cette déclaration a suscité des éclats de rire dans la salle, mais très vite le président du tribunal Seydou OUEDRAOGO qui a la police de l’audience a ramené le silence.

Lors de cet interrogatoire, le commandant du GIS n’a pas manqué de souligner que les officiers du RSP depuis le début de la Transition étaient sous la menace. « Il y a des moments où on marchait sur des œufs », a-t-il déclaré.diend

Avant que les avocats de la partie civile ne commencent à cuisiner son client, Me Dieudonné BONKOUNGOU a fait remarquer au tribunal que le parquet militaire lors de cet interrogatoire de son client a violé la loi, notamment, les dispositions de l’article 176 du code de procédure pénale. « Le parquet a tiré des éléments à charges et des arguments dans le procès-verbal annulé. Pourtant selon la loi, on ne peut pas y tirer quelque chose à charges ou à décharge. Est-ce que dans ces conditions le jugement du capitaine DAO peut être encore valable ? Est-ce que le parquet peut ignorer que ce procès-verbal a été annulé ? Non, car nul n’est censé ignorer la loi », a-t-il soutenu. Toute chose qui le convainc que le parquet a commis une infraction et que l’on ne peut pas vicier cette procédure par une infraction commise à l’audience.

En rappel, le capitaine DAO dans ce dossier est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, de meurtres, de coups et blessures volontaires et d’incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline. Au moment de l’arrestation des autorités de la Transition en plein Conseil des ministres, il était en mission à Bobo-Dioulasso. Selon son récit, il serait revenu au camp Naba Koom II dans la nuit du 16 septembre 2015 aux environs de 23h après avoir été informé de la situation de crise qui prévalait au palais présidentiel.

Candys Solange PILABRE/ YARO

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