jeudi 18 avril 2024

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Transmission d’un lot de documents par la France dans le cadre du dossier sur l’assassinat de Thomas Sankara : « Nous espérons être situés non seulement sur les exécutants, mais aussi sur les commanditaires », Me Prosper Farama

farama une« Les archives sont aujourd'hui disponibles et ouvertes à la justice burkinabè, sauf pour les documents classifiés et couverts par le secret-défense. J'ai pris un engagement clair […] : ces documents seront déclassifiés pour la justice burkinabè qui aura accès à tous les documents sur l'affaire Sankara », déclarait le président français Emmanuel Macron lors de son voyage à Ouagadougou en 2017. Cette promesse se traduit aujourd’hui en actes concrets, car depuis le 9 novembre dernier, des documents d’archives concernant le dossier Sankara, demandés par la justice, ont été effectivement transmis par voie diplomatique aux autorités burkinabè. Interrogé par Radars Info Burkina (RIB), Me Prosper Farama espère que la levée de ce secret-défense permettra enfin d’éclaircir les zones d’ombre sur la mort du père de la révolution burkinabè, notamment de connaître les commanditaires et les exécutants.

Radars Info Burkina : Depuis le 09 novembre dernier, la France a mis à la disposition de la justice burkinabè certains dossiers concernant l’assassinat de Thomas Sankara, classés secret-défense pendant des années. Comment en est-on arrivé à une telle coopération, qui va sans doute permettre de dépoussiérer ce vieux dossier ?

Me Prosper Farama : Dans le cadre de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, alors président du Faso, la France avait par ses voies officielles, notamment le renseignement, procédé à une enquête à ses propres fins. Sauf que conformément à la législation française, toute cette documentation, assez considérable, avait été classifiée. Ce qui fait que ces documents étaient frappés du sceau du secret-défense et qu’on ne pouvait pas y accéder sans autorisation spéciale. Dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, le juge d’instruction avait émis le vœu que dans le cadre de la coopération judiciaire internationale avec les institutions françaises, il puisse accéder à ces pièces pour voir si l’on pouvait en tirer des informations. Vu que c’étaient des pièces classifiées, voire secrètes, il n’était pas possible que le sceau du secret soit levé. Le président Macron, vous vous en souvenez, lors de son passage à Ouagadougou, avait promis que tout serait mis en œuvre pour que la justice burkinabè puisse accéder à ces pièces. C’est ce qui a été fait ; le secret a été levé. Les pièces, semble-t-il, arriveront en plusieurs lots. Un premier lot conséquent est déjà arrivé et sur lequel travaille le juge en ce moment. D’autres lots sont en chemin et nous espérons que les informations qui en seront tirées permettront au juge d’avancer rapidement et efficacement dans le cadre de cette enquête.

RIB : De quoi sont exactement composés ces dossiers ?

PF : On ne peut pas parler du contenu, parce qu’il y a le secret de l’instruction. Mais il faut savoir que ce sont des documents relatifs essentiellement à des enquêtes qui sont menées de toutes parts. Ne les ayant pas consultés à ce jour, mais en ayant entendu parler, je peux dire que ce sont des notes de renseignements qui ont été faites par les services français et éventuellement d’autres documents qui ont été rédigés par d’autres services multiformes de l’Etat français dans le cadre de l’enquête qui avait été ouverte à leur niveau dans le cadre de ce dossier. On ne pourra en dire plus que lorsqu’on aura pris connaissance desdites pièces.

farama 2RIB : Quel sera l’impact de ces documents sur l’avancée du dossier ?

PF : Si nous nous fions à l’efficacité qui est présumée être celle des services français lorsqu’ils ont enquêté sur un dossier, on peut dire qu’ils ont eu des éléments essentiels et conséquents. D’autre part, il faut se souvenir que dans le cadre de cette affaire, le nom de la France a souvent été évoqué comme le commanditaire de l’assassinat du défunt président Thomas Sankara. Nous espérons donc être situés non seulement sur les exécutants, mais aussi sur les commanditaires. Reste à savoir maintenant si la France nous a fourni l’ensemble des pièces qui permettent au juge de se faire une opinion et nous espérons que des pièces n’ont pas été soustraites dans le but de camoufler la responsabilité de l’Etat français. En attendant de prendre connaissance de ces pièces, nous ne pouvons que faire confiance à l’Etat français.

RIB : Si la responsabilité de la France est avérée, à quel scénario pourra-t-on assister ?

PF : Toute responsabilité avérée dans ce dossier a des conséquences de culpabilité, notamment en termes d’inculpation d’individus. Nous parlons de l’Etat français qui est une personne morale agissant par des individus. Si des individus ont orchestré ou commandité l’assassinat de Thomas Sankara, ceux-ci, fussent-ils Français, sont passibles de poursuites judiciaires par la justice burkinabè. Si le juge d’instruction a ce genre d’informations, il entreprendra tout ce qui est nécessaire pour qu’ils soient inculpés, entendus et notamment jugés.

Propos recueillis par Candys Solange Pilabré/Yaro

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