dimanche 6 octobre 2024

Transports : Yacouba Barro, président de la FUTRB, engagé pour un secteur plus professionnel

nouvopresifuturbYacouba Barro, vice-président de la Fédération nationale des acteurs du transport routier (FNAT), a été porté, à l’unanimité, à la tête de la Faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB), le samedi 9 mars 2024, pour un mandat de quatre ans. Dans cette interview accordée à Radarsburkina.net, M. Barro s’exprime sur les défis à relever et les perspectives au cours de son quadriennat à la tête de la FUTRB. Mais avant, il revient sur les raisons ayant présidé à la création de la faîtière en 2020, ainsi que sur les acquis engrangés après quatre années d'existence.

 

Radars Info Burkina : Qu'est-ce qui a motivé la création de la FUTRB ?

Yacouba Barro : Le transport, d'une manière générale, évolue dans l'informel. Il fallait donc qu'on l'organise, sinon il risque de disparaître. Et ce serait un éternel recommencement, ce qui ne serait pas une bonne chose. C'est pourquoi l'idée de la faîtière est née en 2015. Quand bien même ce ne serait pas une structure étatique, l'idée de sa création émane de l'État en vue d'un bon fonctionnement du secteur des transports, et cela, dans l'intérêt de la nation. Après l'insurrection populaire de 2014, le gouvernement de transition, particulièrement notre ministère de tutelle, a convoqué une rencontre en 2015 avec les transporteurs et nous avons, à l'époque, exposé nos difficultés. Après un temps de réflexion, c'est finalement en 2020 que le gouvernement d'alors a décidé de la création de la faîtière.

Radars Info Burkina : Vous avez été le premier vice-président au cours du mandat passé. En termes d'acquis, que peut-on retenir ?

Yacouba Barro : J'étais le vice-président chargé des activités et de la cohésion entre les membres. Tout début est difficile, mais bien que la structure soit jeune, les résultats ne sont pas mauvais. La priorité était de rendre professionnelle l'activité de transport en instituant une réglementation. Nous avons pu mettre en place des bureaux dans toutes les treize régions du Burkina. Des représentants ont également été placés dans les quatre ports où nous travaillons, à savoir Lomé, Cotonou, Tema et Abidjan. En termes d’acquis également, la banque des transporteurs a été renouvelée grâce à une prime à la casse. L’engagement de tous les transporteurs a permis jusque-là d'assurer le ravitaillement efficace de notre pays malgré le contexte d'insécurité. Nous allons davantage travailler à la maturation de la faîtière et à la rendre plus forte.

Radars Info Burkina : En tant que premier responsable de cette faîtière, quels sont, d’après vous, les défis à relever par celle-ci pour atteindre cette maturation ?

Yacouba Barro : Ce n'est pas un hasard si l'idée de création de la faîtière a émané des premiers responsables du pays ; c'est eu égard aux difficultés auxquelles le secteur des transports est en proie. Selon moi, jusque-là on travaille de façon désordonnée, donc on doit veiller à mettre de l'ordre dans notre secteur. C'est cela qui permettra de se développer. Mon souhait est que d'ici la fin de mon mandat, tous les transporteurs qui n’ont qu’un camion puissent en avoir plusieurs et que ceux qui en possèdent déjà beaucoup arrivent aussi à accroître leur parc. Or, cela n’est pas possible sans le travail bien fait. Nous sommes des transporteurs, mais on rend service à la nation. C'est le service bien rendu qui porte des fruits. Tout mon travail sera orienté vers cela. Je veux qu'on travaille de façon professionnelle dans ce secteur.

Radars Info Burkina : Quelles sont les perspectives pour votre faîtière ?

Yacouba Barro : Nous allons continuer à solliciter l'accompagnement de la presse pour sensibiliser nos membres à tous les niveaux, parce que c'est une activité à risques permanents que nous exerçons. Nous allons les sensibiliser pour minimiser ces risques. Si tout marche bien, on est tous gagnants.

Radars Info Burkina : En quoi consistent ces risques ?

Yacouba Barro : Dans le secteur des transports, le risque est à tous les niveaux. Quand un chauffeur démarre avec son camion pour un trajet, il ne sait pas s'il arrivera à bon port : il y a le risque de pannes, d'accidents (certains accidents sont dus à des erreurs humaines), etc. Pour minimiser le plus possible tous ces risques, l'attention et la vigilance des chauffeurs sont primordiales. En plus, de nos jours, vu le contexte d'insécurité, les transporteurs sont exposés. Tous les jours, nos membres se sacrifient pour pouvoir ravitailler les populations sur l'ensemble du territoire, y compris celles des zones dites rouges. Ils travaillent nuit et jour comme des soldats, même s’ils n'ont pas d'armes pour se défendre. Il faut qu'ensemble, nous priions pour que la paix revienne dans notre pays.

Propos recueillis par Flora SANOU

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