dimanche 6 octobre 2024

Concertations avec le gouvernement : L'opposition politique réaffirme sa ferme volonté de voir se tenir les élections en novembre 2020

bfp uneLe chef de file de l'opposition politique, représenté par Mamoudou Hama Dicko, président de la NAFA, et Adama Séré, président du RDEBF, était face aux hommes de médias ce 28 avril à l'occasion de son traditionnel point de presse. Entre autres sujets abordés,  les rencontres avec le gouvernement et certaines institutions, la « répression dans les médias publics » et le contentieux entre des magistrats et l’Etat. 

 Les 17 et 23 avril 2020, l'opposition politique a, sur l’invitation du chef de l'État, pris part à deux rencontres ayant porté essentiellement sur les élections de 2020 et la pandémie de coronavirus. En ce qui concerne les élections présidentielle et législatives, prévues pour le 20 novembre 2020, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a affirmé pouvoir tenir les scrutins à bonne date avec une reprise des opérations d'enrôlement. Elle a tout de même souligné que si elle accusait un quelconque retard, cela pourrait jouer sur certains aspects du Code électoral, l'amenant à avoir besoin que la classe politique fasse les modifications appropriées. L’Opposition a, à ce sujet, réaffirmé sa position qui est que les élections couplées présidentielle et législatives doivent se tenir en novembre 2020, conformément à la Constitution, au Code électoral et aux conclusions du Dialogue politique. « Aucun autre scénario n’est envisageable et aucun prétexte ne doit être trouvé pour tomber dans des artifices juridiques permettant d’aller au-delà des mandats du peuple », a-t-elle affirmé.

Pour ce qui est du second point des discussions qui ont porté sur le Covid-19, l'opposition politique dit avoir relevé certaines insuffisances dans la gestion de la pandémie. Ce sont principalement, à ses dires, la non-capitalisation de l’expérience de la prévention de l’épidémie d’Ebola pour prévenir le Covid-19,  le fait que l’action technique contre le Covid-19 ne semble pas s’appuyer sur l’organisation et le fonctionnement du système national de santé, la gestion centralisée de la pandémie qui limite la prise en main de la riposte par les institutions locales,  le manque de rationalité de certaines décisions, comme l’option de louer des hôtels et la gestion du confinement des malades,  le manque de rationalité et de réalisme du budget, avec des velléités de malversations. Sur des sujets de l'heure comme la réouverture des marchés, la question du transport urbain, des activités académiques, des restaurants, des  lieux de culte, l'opposition dit être d’accord pour cela mais a souhaité que l'Etat et les mairies prennent les mesures appropriées pour faire respecter les consignes de distanciation et de nettoyage.

Revenant sur la mutation de plus de 300 agents des médias publics, l'opposition politique soupçonne le gouvernement de vouloir « tuer la liberté d'expression et les voix discordantes, d'accaparer les médias publics et les ériger en service de communication en vue des élections à venir ». Tâche dans laquelle il serait aidé par le directeur général de la RTB. Le CFOP souligne que sur les 370 agents reversés au ministère de la Communication, la moitié aurait été rappelée sans explication, excepté « les plus coriaces aux voix discordantes et les membres des sections du SYNATIC, connus pour leur attachement à la liberté d'expression ». Parce que les médias sont, selon l'opposition, « la sève nourricière de la démocratie » , elle a souhaité  la réintégration pure et simple de tous les agents affectés des médias publics et l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Sur le procès intenté par plusieurs magistrats contre l’Etat burkinabè pour fait de coupure illégale  de salaire, l’Opposition politique fait noter le caractère pédagogique de cette action judiciaire. «  Pour une des rares fois, des groupes de magistrats qui estiment être lésés par l’Etat attaquent ce dernier, et les résultats tombent différemment d’un tribunal à l’autre. Cela montre que les magistrats sont aussi des justiciables comme tous les citoyens et qu’ils peuvent gagner ou perdre un procès. Cela est surtout un signe d’espoir pour l’indépendance de la justice ». Elle insiste cependant sur le fait que c’est « en défendant les intérêts des citoyens à la base, en jugeant les dossiers pendants de crimes de sang et de crimes économiques et en rendant justice à la veuve et à l’orphelin opprimés que nos magistrats vont reconquérir la confiance du peuple et accéder à une réelle indépendance ».

Armelle Ouédraogo

 

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