Des poubelles sont installées devant les domiciles et des services pour contenir les ordures ménagères. Il est donné de constater que ces poubelles sont pour la plupart vidées par des femmes en charrette. Radars Info Burkina est allé à leur rencontre.
C’est un temps ensoleillé en ce mardi 27 août 2019 dans la capitale burkinabè. Nous nous retrouvons au quartier Somgandé. Mariam Kabré, la soixantaine, est sur une charrette pleine d’ordures. Elle tente de traverser la zone non lotie.
« Je suis dans ce travail qui consiste à vider les poubelles depuis 4 ans. C’est dans ce travail que je parviens à avoir la denrée alimentaire pour la famille. C’est un monsieur qui m’emploie à raison de 17 500F le mois. Du matin au soir, je peux parcourir entre 16 et 20 domiciles sans matériel de protection. Pour le travail, l’employeur a mis à notre disposition une charrette et un âne. C’est très difficile de trouver un lieu pour abandonner les ordures. Je suis en train d’aller à quelques kilomètres pour trouver des grottes afin de déverser les déchets », explique-t-elle.
Par la suite, nous croisons Assiéta Sawadogo et une autre femme. Les deux travaillent avec une charrette. Elles viennent de déverser les ordures dans les bacs à ordures au dépotoir municipal.
«Il y a 3 ans. Nous sommes deux à travailler avec une charrette. Chaque jour sauf dimanche, très tôt le matin jusqu’au soir nous parcourons environ 20 domiciles pour vider les ordures ménagères des poubelles et par la suite, nous les déversons dans les bacs à ordures au niveau du dépotoir municipal. Les bacs sont souvent remplis d’ordures sans être vidés. Avec la saison des pluies, les espaces vides reculés sont occupés par des champs. Donc c’est difficile pour nous souvent de trouver un endroit où déverser les ordures. En plus, nous ne disposons pas du matériel de protection nécessaire. Pas de chaussures de sécurité, une seule paire de gants pour toute l’année. Pourtant nous sommes beaucoup exposées aux odeurs toxiques. Le salaire est insuffisant et lorsque survient une blessure ou une maladie, l’employeur ne prend pas en charge les soins», indique Assiéta Sawadogo.
A l’en croire, elles sont 6 à travailler avec trois charrettes dans une société gérée par une femme. Le salaire mensuel est de 17500F CFA. Il peut arriver qu’elles réparent la charrette en panne à leurs propres frais sans être remboursées. Tout en soulignant les risques sanitaires et autres difficultés, elle souhaite une augmentation de salaire et la prise en charge des soins en cas de maladie ou de blessure.
Quant à Salimata Ilboudo, elle mène cette activité depuis un an, et sa collègue à peine un mois. Elles sont en train de vider la charrette de son contenu dans un bac à ordures. Elles n’avaient seulement que les gants comme moyen de protection. Le petit déjeuner se prend souvent très tôt sur la route du travail. Elles parcourent entre 16, 20 et 30 domiciles par jour et sont payées à 17 500 F le mois, une somme qu’elles estiment dérisoire parce qu’elles n’arrivent pas à économiser.
Aly Tinto (Stagiaire)