vendredi 6 décembre 2024

TGI de Ouagadougou/Fraude : De la mention “Passable” à “Très Bien” pour l’obtention d’une bourse étrangère

carcral uneZ.I., calligraphe et précédemment élève dans une école franco-arabe de la place, a comparu le 28 avril au tribunal de grande instance de Ouagadougou. Il est poursuivi  pour faux en écriture du diplôme du baccalauréat.

Selon les faits relatés au TGI de Ouagadougou le mercredi 28 avril 2021, Z.I. aurait obtenu le baccalauréat avec la mention “Passable”. Peu satisfait de cette performance, il décide d’user de moyens peu orthodoxes pour parvenir à ses fins. C'est ainsi qu'il remplacera la mention “Passable” par “Très Bien” afin, selon son propre aveu, de postuler à des bourses étrangères, notamment à une bourse koweïtienne.

Interrogé par le tribunal sur le mobile de cet acte frauduleux, le prévenu a répondu: “On ne voulait pas des bacheliers ayant la mention Passable”. 

Mais Z.I. ne s'arrêtera pas à ce premier forfait. En effet, profitant de l’inattention d’un surveillant d’établissement, il a également scanné en plusieurs exemplaires un formulaire pour falsifier le diplôme de 7 autres personnes. “En remplissant mon formulaire, je me suis trompé et j'ai changé de formulaire. J'ai donc pris deux autres formulaires que j'ai scannés et je m’en suis ensuite servi pour faire les autres”, explique le jeune homme à la barre.

carcral 2L'avocat de la partie civile dénonce un laxisme de l'école en question. “Tous les moyens technologiques sont mis de nos jours à notre disposition afin qu’on ne manuscrive plus les diplômes”, a déclaré l’homme de droit avant d'ajouter que ce procès est “pédagogique pour chacun de nous”.

Ledit établissement, représenté par son vice-président, D.S., s’est défendu en ces termes :  “Même le fils du fondateur a passé le Bac deux fois sans qu’il lui soit venu à l’idée de recourir à la fraude”. Mais l'avocat du prévenu persiste et signe : “C'est l'école qui a ouvert la voie pour que Z.I. fraude en lui remettant le formulaire pour remplissage sans réelle vérification après.”

Statuant, le tribunal a reconnu Z.I. coupable des faits d'altération de la vérité et de faux en écriture privée et l’a condamné à une peine de 6 mois avec sursis et à payer une amende de 300 000 F CFA. L’intéressé dispose de 15 jours pour faire appel de ce verdict.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

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